Le bilan 2020 de la délinquance montre l’impact de la pandémie, avec deux périodes de confinement, sur les violences intrafamiliales ; celles-ci ont augmenté de 9 % en France. La Manche n’a pas échappé à cette tendance :
L’année 2020 a été marquée par une augmentation des interventions des forces de l’ordre et des mesures judiciaires.
Les violences faites aux femmes ne reculent pas. « Tous les jours, on a des signalements », relève Yannick Le Sausse, commandant en second du groupement de gendarmerie départementale de la Manche.
A la suite du Grenelle contre les violences conjugales, le gouvernement, inspiré par l’expérience espagnole, a acté la mise en place du bracelet anti-rapprochement (B.A.R.).
Ce nouveau dispositif se déploie dans le ressort du tribunal judiciaire de Coutances. Le système de géolocalisation est composé d’un téléphone pour la victime, et d’un bracelet et d’un téléphone pour l’auteur de l’agression. Si ce dernier entre dans une zone dont le périmètre (1 à 10 km) est défini par un juge d’application des peines, il déclenche une alerte.
Avec ce système, on sort des zones grises. Il donne, aux forces de l’ordre, la possibilité d’intervenir si la distance de protection n’est pas respectée et d’interpeller. Il est complémentaire du téléphone Grand danger.
« Au moment de la séparation »
Le B.A.R. est la nouvelle arme de lutte contre les violences faites aux femmes. La juridiction de Coutances vient de recevoir une dotation de trois dispositifs sur 1 000 déployés en France.
Le ministère nous fait la promesse d’en financer autant que de besoin. Il est à utiliser sans modération. Une femme décède tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint.
150 femmes meurent ainsi tous les ans en France. « Dans la majorité des cas, le drame se produit au moment de la séparation. » L’emploi du B.A.R. vise à prévenir ce risque majeur.
La lutte contre les violences intrafamiliales mobilise les services de l’État dans la Manche.
41 partenaires font un travail conjoint sur le sujet et 50 policiers et gendarmes ont été formés pour l’accueil des victimes et la prise de plainte. Le B.A.R. est une brique supplémentaire dans un arsenal de mesures.
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