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Les violences en ligne contre les mineurs ont bondi de 57% en 2020

La ligne Net Ecoute a reçu plus de 4300 appels l'année dernière.
La ligne Net Ecoute a reçu plus de 4300 appels l'année dernière. Stanisic Vladimir / stock.adobe.com

Les adolescents de 15 à 17 ans ont fortement été concernés par les chantages à la webcam et le revenge porn.

Chantage à la webcam, photomontages dégradants, «revenge porn», insultes... Favorisées par les confinements successifs, les cyberviolences visant les mineurs ont bondi de 57% en 2020, alerte mardi 2 février l'association e-Enfance, qui gère une plateforme d'écoute dédiée à ces phénomènes.

L'année dernière, le nombre d'appels sur la ligne «Net Ecoute» (0800 200 000, le numéro vert national de protection des mineurs sur internet et d'aide à la parentalité numérique) ayant trait à ces violences s'est élevé à 4315, contre 2747 en 2019, a précisé la directrice générale de l'association, Justine Atlan, à l'AFP.

Une augmentation principalement liée à l'explosion de deux phénomènes de «sextorsion, menace ou diffusion de contenu à caractère sexuel sans consentement et injures», le chantage à la webcam et le revenge porn, avec une part des 15-17 ans en forte augmentation chez les victimes.

Le premier a essentiellement concerné des jeunes garçons de 14 ans, victimes par exemple d'individus se faisant passer pour des femmes pour les piéger et leur soutirer de l'argent en menaçant de divulguer des vidéos compromettantes, quand le deuxième a touché principalement des lycéennes de 15-16 ans, victimes de la diffusion de photos ou vidéos à caractères sexuels, associées à tort ou à raison à leurs noms, explique Justine Atlan.

«Il y a eu beaucoup de délinquants d'opportunité», analyse-t-elle. «Les adolescents, assez vulnérables», ont continué «à vivre en ligne», et «à l'inverse, c'était forcément plus facile» pour les escrocs ou harceleurs de trouver des victimes, ajoute Justine Atlan, une semaine avant la journée internationale de sensibilisation aux usages numériques des jeunes, le Safer internet day, qui sera cette année «placé sous le signe de la pandémie».

Violation de données, insultes et pornographie

L'association a également recensé «pas mal d'insultes en ligne», alertée notamment par des enseignants à l'issue de leurs classes virtuelles, où ils constataient parfois des «intrusions» avec des messages injurieux et des «liens vers contenus pornographiques, sans pouvoir les réguler».

Au total, l'association a recensé 12.000 appels sur sa plateforme en 2020, pour des sujets allant de la violation des données personnelles à l'exposition à des contenus choquants, en passant par des demandes de conseil de parents sur le temps d'écran des mineurs, précise Justine Atlan.

Gratuite et confidentielle, la plateforme s'inscrit dans le cadre du programme Safer Internet de la Commission européenne et signale les dangers et cyberviolences directement aux réseaux sociaux, tout en coopérant avec les pouvoirs publics.

Les violences en ligne contre les mineurs ont bondi de 57% en 2020

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25 commentaires
  • Hector Thylia

    le

    Le monde d'après est un pansement (un voile ?) de piètre qualité, posé à la va-vite par des progressistes et des commerçants pressés de profiter de leur pseudo-légitimité respectivement politique et high-tech, et qui craque déjà de partout, laissant échapper des lambeaux de société en décomposition parce que non cautérisés. Le téléphone portable doit devenir un clandestin pour nos enfants avant 18 ans, ce qui au passage redonnera tout son sens au terme "mineur isolé" (des risques psychosociaux). Les service de santé, y compris les services consulaires, y gagneront de même, en fluidité cette fois.

  • Anonyme

    le

    la droite, la droite vous dis-je.

  • 3927257 (profil non modéré)

    le

    Contre les mineurs mais aussi par les mineurs eux-mêmes. Phénomène dont l'article et cette étude ne parlent pas du tout. C'est bien beau de pointer du doigt les adultes et en faire les boucs émissaires de la société mais il y a en permanence une extrême violence en ligne entre les mineurs eux-mêmes.

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