La législation sur le droit des trans s’apprête à évoluer en Espagne. La ministre de l’Égalité, Irene Montero (Podemos, gauche radicale), doit présenter en Conseil des ministres un projet de loi sur la transidentité d’ici à la mi-février.

Le texte “vise à combler non seulement les lacunes administratives auxquelles font face les personnes trans, mais également à remédier aux obstacles relatifs aux droits fondamentaux comme la santé, l’éducation ou l’emploi”, indique le site d’information madrilène InfoLibre, classé à gauche.

La mesure symbolique de ce projet cherche à renforcer le droit au changement de sexe, dès l’âge de 16 ans, sans présenter de rapports médicaux ou psychologiques comme c’est le cas depuis 2007. “Il suffira d’une déclaration formelle de la personne pour procéder à un changement du nom ou du sexe à l’état civil”, précise InfoLibre.

La loi prévoit des avancées sur plusieurs sujets dont la santé, donnant accès à la procréation médicalement assistée aux personnes trans chez qui la grossesse est possible.”

Par exemple, elle interdira les thérapies de conversion pour les personnes transgenres et reconnaîtra la non-binarité dans les documents officiels.

Des divergences entre socialistes et Podemos

Cependant, l’exécutif espagnol a prévenu que “le projet tel qu’il existe n’a pas l’aval des deux partis formant le gouvernement”, relate le site d’information madrilène. Le texte répond en effet aux postulats de Podemos, la branche radicale du gouvernement, mais n’a pas l’approbation du PSOE, la branche socialiste du Premier ministre Pedro Sánchez.

Cette divergence pourrait même devenir la principale pierre d’achoppement dans l’élaboration de la loi. Sans compter qu’une partie du mouvement féministe proche du PSOE a également mis en garde contre ce projet.

L’été dernier, déjà, des membres du gouvernement et des féministes de premier plan proches du PSOE soulignaient le risque qu’une nouvelle loi sur les personnes trans entraîne “l’effacement des femmes” et que l’autodétermination de genre puisse introduire “des concepts ambigus et fragiles sur le plan juridique”, rappelle InfoLibre.