Georges Tron condamné en appel à 3 ans ferme pour viol

Georges Tron, ex-secrétaire d’État, a écopé d’une peine de 5 ans de prison, dont 3 ferme, pour viol et agression sexuelle en réunion.

Source AFP

Temps de lecture : 3 min

 La cour d'assises de Paris a condamné mercredi 17 février en appel l'ex-secrétaire d'État Georges Tron à cinq ans de prison, dont trois ferme, pour viol et agression sexuelle en réunion sur une collaboratrice de sa mairie de Draveil en 2009-2010. Sa coaccusée Brigitte Gruel, alors son adjointe à la culture, a, elle, écopé de deux ans avec sursis. La cour a, en revanche, acquitté les deux accusés de faits similaires que leur reprochait une deuxième plaignante. Georges Tron et Brigitte Gruel avaient été acquittés en première instance en 2018.

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Au terme d'un délibéré de onze heures, le viol et l'agression sexuelle en réunion sur Virginie Ettel à deux occasions, en novembre 2009 et en janvier 2010, « sont établis par les déclarations constantes et circonstanciées de la victime », a indiqué la présidente de la cour en lisant le verdict. Elle l'a, en revanche, acquitté de faits similaires sur l'autre plaignante, Éva Loubrieu. Brigitte Gruel a écopé de deux ans de prison avec sursis. La cour a par ailleurs prononcé une peine de six ans d'inéligibilité contre Georges Tron.

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Georges Tron impassible à l'annonce du verdict

Georges Tron, 63 ans, a écouté la sentence sans laisser transparaître la moindre émotion. Il a remis sa montre à son avocat Antoine Vey, a passé un appel téléphonique, puis est allé se placer dans le box vitré des accusés. Ce verdict va au-delà des réquisitions du ministère public en ce qui concerne Georges Tron. L'avocat général avait requis cinq ans de prison, dont trois avec sursis, contre l'édile de 63 ans et demandé que la peine ferme soit plutôt effectuée sous bracelet électronique.

Les deux accusés niaient en bloc les faits reprochés et soutenaient que les « mensonges » des plaignantes participaient d'un « complot » fomenté par les adversaires politiques de Georges Tron dans l'Essonne. Rendu public quelques jours après que l'affaire Dominique Strauss-Kahn a éclaté, en mai 2011, ce dossier en appel s'inscrit en plein débat sur les violences sexuelles et les rapports de pouvoir entre hommes et femmes. Un contexte que les parties civiles n'ont pas manqué d'invoquer durant les longues journées de débats.

Virginie Ettel et Éva Loubrieu sous emprise

Massages de pieds, mensonges, enregistrements clandestins, « omerta », descriptions crues de scènes sexuelles trioliques… Pendant quatre semaines, la cour s'est plongée dans le microcosme de la mairie de Draveil, commune de la banlieue parisienne que Georges Tron dirige depuis 1995. Cette affaire l'avait contraint à démissionner du gouvernement Fillon en 2011.

À LIRE AUSSI DSK, Cantat, Polanski, Tron, « ils ont tous été protégés par leur milieu d'origine » L'accusation et les parties civiles ont essayé de convaincre la cour que Georges Tron avait exercé une « emprise » sur ses accusatrices Virginie Ettel et Éva Loubrieu. Selon eux, cet ascendant moral constitue une forme de contrainte – l'une des caractéristiques du viol et de l'agression sexuelle dans le Code pénal. En 2018, bien que jugeant crédible l'existence de scènes sexuelles, la cour d'assises de Seine-Saint-Denis avait estimé qu'il n'y avait cependant pas de contrainte, arguant notamment de contradictions et de mensonges de la part des plaignantes.

Emmuré dans ses dénégations, Georges Tron a renvoyé durant ce procès l'image d'un homme aux ambitions politiques fauchées, profondément seul. Connu pour prodiguer de fréquents massages de pieds aux femmes autour de lui, le maire s'est défendu de toute connotation sexuelle dans sa pratique de la réflexologie plantaire. « Jusqu'au 24 mai 2011, les gens voyaient en moi un réflexologue. (…) Et le lendemain, les gens voient en vous un pervers sexuel », a-t-il témoigné lors de son interrogatoire la semaine dernière.

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Commentaires (60)

  • patachon91

    Quelle impatience, bien compréhensible...

    Mais ça vient : le PNF et les juges rouges, bientôt écarlates (car contrairement aux petits pois, ceux-là ne sont pas verts, sauf de rage) vont sortir le carton rouge.

  • minuit moins une !

    Sur 9 chefs d'inculpation.
    Qui veut gagner des Bigmallions !

  • fuzz69

    A en croire certains avocats la notion de viol -qui est très précise et relève automatiquement des assises - peut habituellement valoir a minima 10 ans de gnouf. Nous n'avons pas - n'en déplaise à certains ici- accès au dossier et donc il me paraît hasardeux de faire des commentaires rapides. Attendons un éventuel recours en cassation... Mais que la justice est lente. Certain évoque le laxisme mais les juges ont le code en main, lesquelles lois sont votées par nos bons représentants du peuple. Plutôt que d'un supposé laxisme il conviendrait de s'émouvoir du manque de moyens de nos magistrats juges et al. Il me semble qu'il y ait à peine plus de juges en 2021 qu'en 1890... Face à une population et nombres d'affaires en hausse. Sans oublier les 35 heures et un nombre de semaines de congés... Agréable : ceci vaut pour les greffes et non les magistrats. Pendant le confinement certains n'ont peu ou pas travaillé alors que d'autres n'avaient pas de portables pour bosser en distanciel. France championne du monde!