Les inégalités salariales se sont creusées entre 2014 et 2018

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Les salaires de plus de 16’000 francs en Suisse sont touchés par des hommes dans 81% des cas. Les femmes représentent 60% des salaires en dessous de 4000 francs selon une étude publiée ce lundi.

Entre 2014 et 2018, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes se sont légèrement creusées en Suisse.

Entre 2014 et 2018, les inégalités salariales entre les hommes et les femmes se sont légèrement creusées en Suisse.

Pixabay (image d’illustration)

En 2018 dans l’ensemble de l’économie, 60,9% des personnes qui ont reçu un salaire mensuel inférieur à 4000 francs pour un plein-temps étaient des femmes. A l’inverse, les hommes occupaient majoritairement le haut de la pyramide salariale, en représentant 81,2% des salariés à toucher mensuellement un salaire supérieur à 16’000 francs, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiés ce lundi.

Entre 2014 et 2018, les inégalités salariales entre femmes et hommes ont légèrement augmenté, passant de 18,1% en 2014 à 19,0% en 2018. Parmi ces différences de salaire, 45,4% restent inexpliquées.

Dans l’ensemble de l’économie, comprenant les secteurs privé et public, les femmes gagnaient en moyenne 19,0% de moins que leurs collègues masculins en 2018 (18,3% en 2016 et 18,1% en 2014).

Des différences structurelles au niveau de la formation, du nombre d’années de service ou encore de la fonction hiérarchique exercée dans l’entreprise, expliquent en partie ces disparités salariales. On constate que le différentiel salarial entre les femmes et les hommes est d’autant plus marqué que la fonction de cadre est élevée.

Disparités selon les branches

Dans le secteur privé, les différences salariales entre les sexes s’élevaient à 19,6% en moyenne en 2018. Les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes varient considérablement d’une branche économique à l’autre.

Ils atteignent par exemple 8,1%, dans l’hôtellerie-restauration, 17,7% dans le commerce de détail, 21,7% dans l’industrie des machines et 33,4% dans les activités financières et d’assurance.

Pour le secteur public, l’écart salarial entre femmes et hommes se montait en moyenne à 18,1% en 2018 (2016: 16,7% et 2014: 16,6%).

Une partie de l’écart salarial entre les sexes s’explique par des effets de structure liés à la fois au profil de la personne (âge, formation, année de service), aux caractéristiques du poste occupé au sein de l’entreprise et au domaine d’activité exercé. L’autre partie de l’écart salarial reste inexpliquée.

La part inexpliquée des différences de salaire entre femmes et hommes observées pour l’économie totale s’est élevée à 45,4% contre 44,1% en 2016 et 42,4% en 2014. Dans le secteur privé, la différence inexpliquée a progressé à 44,3% en 2018, alors qu’elle atteignait 42,9% en 2016 et 39,1% en 2014.

Petites entreprises plus concernées

Pour le secteur public (Confédération, cantons et communes), l’écart inexpliqué des différences salariales entre femmes et hommes représentait 37,2% alors qu’elle atteignait 34,8% en 2016 et 41,7% en 2014.

Exprimée en valeur monétaire, la part inexpliquée de l’écart salarial entre les sexes dans le secteur privé représentait 684 francs bruts par mois en moyenne en 2018. Dans le secteur public, cette différence se montait à 602 francs par mois.

Considérant l’économie dans son ensemble, on peut constater que la part inexpliquée des différences salariales est plus marquée dans les petites entreprises. Elle s’élevait à 57,5% dans les entreprises de moins de 20 emplois contre 31,5% dans celles occupant au moins 1000 emplois.

Plus la fonction hiérarchique occupée dans l’entreprise est élevée et plus la différence salariale restant inexpliquée se réduit. Ainsi, elle représente 45,1% de l’écart salarial chez les cadres supérieurs et 75,9% pour les salariés sans fonction hiérarchique.

«Résultats choquants»

Par voix de communiqué, Travail.Suisse, tire la sonnette d’alarme: les demi-mesures ne servent à rien, critique la faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses en Suisse. Le Parlement doit sans tarder s’atteler à une révision crédible de la Loi sur l’égalité, avec la ferme intention de punir ceux qui profitent de discriminer sans vergogne les femmes, poursuit l’organisation.

Les résultats de l’analyse bisannuelle de l’Office fédéral de la statistique (article ci-dessus) publiés aujourd’hui sont choquants, souligne Travail.Suisse qui appelle le Parlement à remettre l’ouvrage sur le métier et à montrer qu’il veut résolument combattre la discrimination salariale.

(Comm/JBA)

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