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Bundesliga: un entraîneur reçoit comme "punition" d’entraîner une équipe féminine

Après un "comportement antisportif", l’entraîneur des U23 de Mönchengladbach, Heiko Vogel, a reçu une étonnante sanction de la Fédération ouest-allemande de football (WDFV): 1 500 euros d’amende, et le devoir d’entraîner ponctuellement une équipe féminine.

Drôle de punition que celle infligée à cet entraîneur allemand. Heiko Vogel, coach des moins de 23 ans du Borussia Mönchengladbach, a dérapé lors d’un match de quatrième division régionale fin janvier. Opposé à Bergisch Gladbach, l’ancien technicien du FC Bâle ou des jeunes du Bayern Munich, 45 ans, s’en est pris à l’arbitre principal Marcel Benkhoff et à ses assistantes.

Exclu du banc pour deux rencontres pour comportement "antisportif", Vogel a également été sanctionné par la Fédération ouest-allemande de football (WDFV). Comme rapporte ESPN mercredi, si le fautif a été intimé de payer une amende de 1 500 euros, il lui a également été imposé d’aller s’occuper… d’une équipe féminine ou de filles durant six séances d’entraînements. Une sentence inédite, qui démontre encore l’écart de considération qu’il existe entre les hommes et les femmes dans le football et plus largement dans la société.

Une punition qui "place l’entraînement d’une équipe féminine au même niveau qu’un travail social"

Celui qui a déjà officié en Ligue des champions, avec Bâle en 2011, avait jusqu’au 30 juin pour s’acquitter de sa peine, ce qui a été fait depuis. Une décision qui n’a pas manqué de provoquer un tollé outre-Rhin, alors que l’association "Frauen im Fussball" (Les femmes dans le football) a regrettait que la Fédération "envoie un message fatal". "Cela démontre qu’à quelque niveau que ce soit, les femmes et les filles jouant au football ne sont pas prises autant au sérieux que les hommes et les garçons."

"Cette punition pour l’entraîneur de Gladbach place l’entraînement d’une équipe féminine au même niveau qu’un travail social. Or ce n’est pas le cas. Le football féminin est un sport, et celles qui y participent sont aussi professionnelles que leurs homologues masculins, poursuit l’association. Si vous enlevez tout cela et que vous leur accordez de bonnes intentions, cela envoie quand même un message fatal, car entraîner une équipe féminine ou de filles fait partie ici d’une punition après une faute." La WDFV n’a pour le moment fait aucun commentaire sur cette punition étonnante, déclarant qu’il s’agissait d’un litige toujours en cours et qu’il faisait l’objet d’un examen, selon ESPN.

Romain Daveau Journaliste RMC Sport