La pression était sans doute trop forte. Et les excuses n’ont pas suffi. Le chroniqueur sportif Pierre Ménès a été suspendu du « Canal Football Club ». Officiellement « d’un commun accord » avec la direction de la chaîne Canal+, à laquelle il avait écrit en début de semaine.
Il lui avait ainsi fait savoir qu’il ne « souhaitait pas participer à l’émission de dimanche » et qu’il avait « besoin de repos », comme l’a révélé L’Equipe. Mais ce retrait ne vaut pas que pour ce week-end. « Il n’y a pas de date de retour. C’est jusqu’à nouvel ordre », explique-t-on à la direction de la chaîne payante.
Cette suspension intervient alors que la filiale de Vivendi a ouvert, à la demande des syndicats, une « analyse approfondie » afin de savoir si le consultant s’était livré à des pratiques répréhensibles pour lesquelles il n’avait pas encore été sanctionné. Par le passé, il avait fait l’objet, selon nos informations, de plusieurs « remontrances » et sanctions, et notamment d’un avertissement.
Pierre Ménès s’est retrouvé dans la tourmente après les révélations survenues à la suite de la diffusion du documentaire de Marie Portolano sur le sexisme dans le journalisme sportif, le 21 mars. Dimanche 28 mars, le « CFC » n’a pas été diffusé en raison de l’absence de matchs de championnats. De quoi se laisser le temps de la réflexion.
Ménès : depuis « #metoo on ne peut plus rien dire »
Lundi, le chroniqueur vedette de Canal+ s’était excusé publiquement sur Twitter, affirmant qu’il « regrettait sans aucune ambiguïté tous ces gestes du passé qui ne se justifiaient aucunement ». Il s’adressait à ses anciennes consœurs de la chaîne, Marie Portolano, partie depuis sur M6, la journaliste Isabelle Moreau et la chroniqueuse Francesca Antoniotti.
En 2016, Pierre Ménès avait notamment soulevé la jupe de Marie Portolano et lui avait attrapé les fesses, selon les révélations faites par la journaliste. Il avait également embrassé de force à la télévision Isabelle Moreau et Francesca Antoniotti.
Ce sont des passages du documentaire coupés par Canal+ mais diffusés ensuite sur le site « Les Jours » et sur C8, chez son ami Cyril Hanouna, où Pierre Ménès avait voulu faire acte de rédemption, qui avaient mis le feu aux poudres. Dans « Touche pas à mon poste », sur C8, le chroniqueur avait déjà exprimé ses « profonds regrets », tout en considérant que depuis « #metoo on ne peut plus rien dire, on ne peut plus rien faire ».
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