“Depuis 1848, explique le magazine suisse Femina, la soldate s’adapte au matériel conçu pour le soldat. Mais ça va changer.” Pour la première fois, l’armée de la Confédération helvétique s’apprête en effet à fournir aussi des uniformes conçus pour les femmes, “de la culotte au système d’hydratation, en passant par la tenue de combat, le gilet pare-balles et le sac à dos”.

Les femmes ne représentent pour l’instant que 1 % des effectifs de l’armée suisse, mais le pays espère faire grimper ce taux à 10 % d’ici à l’année 2030. Et pour la conseillère nationale Marianne Binder-Keller, qui porte le projet, si “un bel uniforme ne suffit pas à attirer une femme dans l’armée, un mauvais uniforme la rebutera certainement”. D’où l’idée de s’adapter, enfin, aux femmes, et pas uniquement pour des raisons symboliques.

En effet, selon “le major Tamara Moser, cheffe du projet Armée et inclusion des femmes”, citée par le magazine, “l’armée n’a pas pris les mesures nécessaires structurellement et culturellement à ce jour pour inclure les femmes. Ça se reflète également dans la question des équipements et des vêtements.”

Interrogé par Femina, Sievert Kaj-Gunnar, chef de la communication d’Armasuisse, l’Office fédéral de l’armement, chargé du projet, l’admet :

Les uniformes et les équipements de l’armée sont trop peu ou pas du tout adaptés aux besoins spécifiques des femmes.”

Le magazine cite d’ailleurs “une gradée” ayant préféré garder l’anonymat, qui juge “les plus petits habits disponibles bien trop grands”. Ainsi qu’une deuxième, à qui il est “arrivé de disparaître à l’intérieur de [ses] habits et de ressembler à un enfant déguisé”.

De plus, la première de ces deux militaires laisse entendre que le problème vient des mentalités, raconte le titre :

À l’arsenal, lorsqu’elle demande une taille appropriée, elle reçoit parfois ce retour : ‘Ce n’est pas un concours de beauté, madame !’ et regrette qu’‘on fasse ressentir aux femmes que le problème vient d’elles’.”