L'actrice et réalisatrice Aïssa Maïga est l'invitée d'honneur de ce festival. 1:31
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Angèle Chatelier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Le festival des femmes de Créteil met à l'honneur jusqu'au dimanche 11 avril les femmes cinéastes. Un événement rendu nécessaire, selon sa directrice, par les difficultés rencontrées par les cinéastes pour s'imposer dans ce milieu d'hommes.

Les réalisatrices sont à l'honneur. Jusqu'au 11 avril, le festival des femmes de Créteil met en avant les cinéastes. Mais, coronavirus oblige, l'événement est à suivre en ligne. Une vingtaine de films, documentaires ou court-métrages sont ainsi présentés, tous réalisés par des femmes de toutes nationalités. Une 43e édition encore nécessaire selon la directrice du festival, Jackie Buet. Car si les réalisatrices sont de plus en plus connues et reconnues, les choses "bougent très lentement", indique-t-elle au micro d'Europe 1.

"On met en évidence qu’elles sont nombreuses et qu’elles font des grands films"

Pour que cela change, il faut donc "des moments d’accélération dans l’année", assure la directrice. "En réunissant des réalisatrices sur un plateau, on met en évidence qu’elles sont nombreuses et qu’elles font des grands films. Parfois, je constate que l'on s’intéresse aux réalisatrices qui font un premier film, mais moi, ce qui m’intéresse, c’est qu’elles en fassent un deuxième, un troisième et qu’elles fassent une carrière." 

Un plafond de verre envers les femmes que connaît bien Aïssa Maïga. L'actrice, et désormais réalisatrice, est d'ailleurs l'invitée d'honneur du festival pour son film Regard Noir. "Ce film est né de ce constat que j’ai fait très amèrement à mes débuts : en tant que femme non blanche dans ce secteur extrêmement difficile, on est cantonnées à un certain type de rôles, comme si il n’était pas possible d’être française et noire", explique-t-elle dans une vidéo à disposition des festivaliers. 

"Certains réalisateurs arrivent à s'émanciper de ces questions"

Une pensée qu'elle a développé au micro d'Europe 1, dimanche matin. "La France est très métissée et c'est le pays des droits de l'Homme, mais en même temps cela a dû mal à se traduire sur les écrans de façon sereine. En gros soit on voit très peu d'acteurs arabes, noirs, métisses ou asiatiques, soit ils sont surreprésentés dans des rôles à caractères négatifs". Mais Aïssa Maïga note tout de même que les choses avancent un peu, puisque "certains réalisateurs, comme Cédric Klapisch, arrivent à s'émanciper de ces questions". 

Aux États-Unis, pays du cinéma avec son très puissant et influent Hollywood, la même problématique se pose. Avec toutefois un espoir, puisque 16% des films les plus rentables ont été réalisés par des femmes. Un record.