Ces coiffeurs de l’Oise collectent vos cheveux pour aider les femmes atteintes de cancer

Quatre coiffeurs du département ont décidé de recycler les cheveux de leurs clientes pour la bonne cause. Plutôt que de les jeter, ils en font don afin de confectionner des perruques dignes et accessibles à destination des femmes atteintes de cancer.

Compiègne. Virginie va rarement chez le coiffeur mais s'est décidée pour faire un don de cheveux pour les femmes atteintes de cancer. Les 15 cm de moins serviront à la confection de perruques. LP/Stéphanie Forestier.
Compiègne. Virginie va rarement chez le coiffeur mais s'est décidée pour faire un don de cheveux pour les femmes atteintes de cancer. Les 15 cm de moins serviront à la confection de perruques. LP/Stéphanie Forestier.

    Virginie n’est pas une habituée des salons de coiffure. Mais ce vendredi, elle a poussé la porte de Salon Aiguille à Compiègne (Oise) pour faire un don de cheveux au profit des femmes atteintes de cancer. « J’ai attendu un peu pour avoir une longueur suffisante. J’ai même mesuré avec une règle ! », sourit-elle.

    Aurélien Austrate, le responsable du salon, a besoin d’une longueur minimum de 10 cm pour envoyer les mèches de cheveux. Ça tombe bien, Virginie a dépassé les 15 cm. Arrivée avec des cheveux sous les omoplates, la cliente repart avec un joli carré et un soin offert : « Je voulais faire une bonne action et j’ai entendu parler du principe. »

    Des cheveux pour faire des filtres sous-marins

    Depuis deux mois, Aurélien Austrate fait partie des quatre coiffeurs de l’Oise à être référencés par l’association « Fake hair don’t care ». À ses côtés, il y a l’Hair Mylienne à Milly-sur-Thérain, l’Eden à Crépy-en-Valois ainsi que l’Élégance à Chantilly.

    Les cheveux collectés sont ensuite référencés puis envoyés par courrier. L’association, basée à Rungis (Val-de-Marne), les confie à des perruquiers qui vont confectionner postiches et perruques de qualité à un prix abordable. « Si vous avez un revenu modeste, vous vous retrouvez avec une perruque digne d’un magasin de farces et attrapes car le remboursement est encore faible, déplore le coiffeur. Là, le prix s’adapte au quotient familial. Certaines perruques coûtent 700 euros et se vendent 70 euros. »

    En rejoignant cette initiative, Aurélien Austrate fait coup double. Le professionnel, lassé de jeter des tonnes de cheveux par mois à la poubelle, voulait les recycler et que son geste ait un sens. Il a d’abord envoyé ses chutes à une association qui en fait des filtres sous-marins pour absorber les hydrocarbures.

    « Je continue, mais je voulais m’engager encore plus, insiste l’artisan. J’ai vu des clientes venir à l’heure de fermeture me montrer leurs cheveux qui partaient par poignées. Certaines me racontent les stades de la maladie : l’ablation, la reconstruction du sein… On ne peut pas rester insensible. Jamais je ne pourrai comprendre ce qu’endurent ces femmes, je veux juste aider à ma façon. »