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Viol d'une fillette chez ses parents : l'Etat condamné pour faute lourde

La cour d'appel de Paris a condamné lEtat pour faute lourde et déni de justice. [Ludovic Marin / AFP]

Elle n'avait que cinq ans lorsque son calvaire a commencé. Karine a été violée à de multiples reprises chez elle, par un ami de ses parents, entre 2002 et 2005. Aujourd'hui âgée de 23 ans, elle a obtenu justice en faisant condamner l'Etat pour faute lourde.

La cour d'appel de Paris a estimé que l'Etat s'était montré incapable de protéger Karine de son bourreau. Et ce malgré les dizaines de signalement adressés par les médecins, l'école et les services sociaux au parquet de Rennes. 

La «succession d'insuffisances (...) dans le travail d'enquête et dans la communication interservices, et le manque de clairvoyance qui a gouverné l'appréciation de la situation et les prises de décision, constituent des fautes lourdes engageant la responsabilité de l'Etat», a détaillé la cour dans son arrêt. L'Etat doit donc verser 55.000 euros à Karine en réparation du préjudice. 

Les parents de Karine condamnés

Il s'agit d'une deuxième victoire pour la jeune femme après la condamnation de ses parents et de son violeur, Roland Blaudy. Les parents de Karine avaient hébergé cet homme alors qu'ils connaissaient ses antécédents pédocriminels. Ils avaient ensuite forcé leur fille à se taire à propos de ce que Blaudy lui faisait subir. Pour cela, ils ont été condamnés en 2018 à trois ans de prison, dont six mois ferme pour le père et deux ans avec sursis pour la mère. Celle-ci était déjà connue de la justice pour avoir tué, d'une centaine de coups de couteau, son premier enfant issu d'un viol. 

Quant à Roland Blaudy, il a écopé de 30 ans de prison en 2018. «Je ne pensais pas que c'était mal», avait-t-il lâché lors de son procès, à la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. Karine était sa quinzième victime. 

L'avocat de Karine, Maître Grégory Thuan, s'est dit «extrêmement satisfait» de la décision de la cour d'appel de Paris. Les condamnations de l'Etat pour faute lourde sont encore très rares en matière de protection de l'enfance. La dernière date de juin 2020, lorsque la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) avait estimé que la justice et les services sociaux avaient failli à protéger Marina, huit ans, morte sous les coups de ses parents. 

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