Barbara (1930-1997) : femme-passion en automne

Portrait de la chanteuse Barbara, Milan, 1966 ©AFP - ©Farabola/Leemage
Portrait de la chanteuse Barbara, Milan, 1966 ©AFP - ©Farabola/Leemage
Portrait de la chanteuse Barbara, Milan, 1966 ©AFP - ©Farabola/Leemage
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Elle était "la femme qui chante". Elle fut dès la fin des années 1950 la première auteure-compositrice-interprète à chanter au féminin les méandres de la passion amoureuse...

Avec

Avant d'être Barbara, Monique Serf naît à Paris le 9 juin 1930. Elle passe son enfance aux Batignolles avec son père, Jacques, sa mère, Esther, sa grand-mère et son grand frère Jean. Durant la Seconde Guerre mondiale, la traque nazie les pousse à sans cesse déménager et se cacher. Abusée par son père, la jeune fille tente de porter plainte, mais les gendarmes n'enregistrent pas sa déposition. À seize ans, elle entre au conservatoire. À vingt ans, elle quitte Paris pour la Belgique. Elle s'appelle Barbara, en hommage à une ancêtre ukrainienne nommée Varvara. En ce temps, elle habite son corps à la manière d'une sauvageonne, et tient bon devant les sifflets. Suit un mariage de courte durée, avec Claude Sluys. Au Cheval Blanc puis à l'Écluse, elle chante Brassens, et son grand ami Brel. Tout s'accélère alors : la chanson, et sa vie. 

Barbara, pour moi, a inventé une forme de chanson moderne. Elle a révolutionné la chanson, et ce à plusieurs titres. D'abord parce que c'est l'une des toutes premières femmes auteures-compositrices-interprètes. [...] Ensuite parce que c'est la première à écrire ses textes de façon si simple, si imagée, si abordable. Parce que c'est la première à écrire ses textes de façon si sensuelle. Je ne lui vois pas de modèle.                      
Valérie Lehoux

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Allant totalement à l'encontre des modes de son temps, dans musicales que physiques, Barbara a pourtant su se faire sa place et s'imposer sur la scène de la chanson française. 

Je fais ce que j'ai envie de faire, comme j'ai envie de le faire. Et tant que j'aurai mon public, ils ne pourront absolument rien contre moi. Contre une vague d'amour comme ça, on ne peut rien faire.                    
Barbara

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C'est avant tout avec la chanson "Nantes", dédiée à son père, qu'elle se fait connaître.

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Barbara déclarait "Je ne suis pas une chanteuse, je suis une femme qui chante". Une phrase révélatrice, quand on sait à quel point toute son œuvre est intimement liée à sa vie personnelle.

On est stupéfaits, et pour ma part fascinée, par la cohérence entre la femme privée Barbara, et la femme chanteuse. [...] Elle chantait sa vie, et écrivait des chansons exactement comme elle écrivait des lettres à ses amants.        
Valérie Lehoux

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Barbara a 57 ans lorsqu'elle se produit pour la première fois au théâtre du Châtelet. Nous sommes le 16 septembre 1987 et, si l'on excepte son déroutant duo avec Gérard Depardieu (Lily Passion, 1986), elle n'a plus donné de grand récital depuis son triomphe sous le chapiteau de Pantin en 1981. Sur la scène du Châtelet, la rage au cœur, elle chante pour la première fois Si d'amour à mort et livre une version inédite de Mémoire, 30 ans après ses débuts au cabaret de l'Écluse, à 100 mètres à peine du théâtre de la rive droite... L'automne sera la dernière saison de Barbara. Lors de cette représentation, la chanteuse se livre jusqu'à l'épuisement, jusqu'au dépouillement de sa voix. Un concert au parfum de premiers adieux... 

Par Stéphane Bonnefoi. Réalisation : Anne Perez. Prise de son : Yann Fressy, Ivan Turk et François Rivalan. Mixage : Claude Niort. 

Lecture d'Il était un piano noir, Mémoires interrompus de Barbara par Sarah Chaumette.

Archives INA : Haude Vassent, Marine Decaens et Amélie Briand-Lejeune. 

Merci à Bernard Serf et Clémentine Deroudille.

L'équipe