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« A Paris, 12 % de rues, à peine 2 % des stations de métro et 20 % des écoles portent un nom de femme »

Catherine Ibled, conseillère de Paris et Esther Malka, fondatrice de l’association Le 5e, patrie des femmes proposent, dans une tribune au « Monde », de créer un parcours des femmes qui ont contribué à faire l’histoire de la capitale.

Publié le 13 juin 2021 à 02h04, modifié le 13 juin 2021 à 20h15 Temps de Lecture 4 min.

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« Louise Michel », timbre-poste paru en 1986, dessiné par Huguette Sainson, gravé en taille-douce par Cécile Guillame.

Tribune. Paris, ville redessinée par le baron Haussmann, offre au monde un visage masculin. A Paris : 12 % de rues, à peine 2 % des stations de métro, 20 % des écoles, 80 espaces verts sur 500, 2 musées sur 40 portent un nom de femme… Et pourtant, les femmes représentent 53 % de la population parisienne.

Comment envisager aujourd’hui que nos enfants, fille ou garçon, habitant par exemple près du métro Alexandre-Dumas (écrivain) descendent à l’arrêt Ledru-Rollin (député) pour se rendre à l’école élémentaire Charles-Baudelaire (poète) en passant par la rue Théodore-Roussel (médecin) sans avoir rencontré, dans leur journée, la mémoire d’une seule référence féminine ? Si ces modèles masculins sont essentiels et reconnus, comment se construire, librement et fièrement, en tant que citoyenne ou citoyen, dans un environnement qui rend les femmes invisibles ? La société doit être en mesure d’offrir un reflet mixte et équilibré.

L’espace urbain appartient à tout le monde. Force est de constater que les contributions féminines à l’histoire de la ville, à son identité et à son rayonnement sont singulièrement ignorées pour laisser la plus grande place au roman écrit par les hommes.

Célèbres ou non, nombre de femmes ont pourtant tellement à transmettre aux nouvelles générations : Marie Curie, Louise Michel, Coco Chanel, Josephine Baker bien sûr mais aussi Edmée Chandon, Rose Dieng-Kuntz, Alice Guy, Louise-Félicité de Kéralio, Katia Krafft ou Nicole-Reine Lepaute… Vous ne les connaissez pas ? C’est bien le problème ! Elles ont pourtant toutes œuvré pour le progrès, les arts ou les sciences mais ont été reléguées dans les coulisses de la ville et du pays auxquels elles ont tant donné…

Enjeu universel

La crise inédite que nous traversons a accéléré la demande des populations vers plus d’inclusion et il est plus que temps de construire des espaces de vie incluant toutes et tous avant de nous projeter dans le futur

Replacer les femmes à leur juste place, au cœur de leur histoire pour investir notre avenir, est l’objectif du vœu voté à l’unanimité au Conseil de Paris le 12 avril, à travers le « parcours des femmes qui ont fait Paris ». Ce projet, porté par Catherine Ibled, conseillère (groupe Indépendants et progressistes) de Paris, sur une proposition de l’association Le 5e, patrie des femmes, devrait voir le jour en 2024 pour les Jeux olympiques de Paris.

A travers ce parcours, il s’agit d’ancrer de façon permanente l’histoire des femmes dans la ville afin que nos enfants puissent rencontrer, dans leurs trajets quotidiens, le nom de femmes qui inspireront peut être un chapitre de leur vie. Ce parcours est un écosystème destiné à promouvoir l’égalité dans la ville. C’est un enjeu historique, de transmission, d’inclusion mais aussi de citoyenneté : offrir aux générations futures la possibilité de renouer avec l’histoire commune à travers celle de ces femmes.

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