Nouvelle avancée pour l’autonomie des femmes en Arabie Saoudite. Désormais, les majeures célibataires, divorcées ou veuves n’ont plus besoin de l’autorisation préalable d’un tuteur masculin pour pouvoir s’installer seules, à la suite d’un “amendement législatif”, révélait, mardi 8 juin dernier, le quotidien saoudien Mecca (“La Mecque” en arabe).

C’est précisément le paragraphe B de la loi 169 de procédure devant les tribunaux de la charia qui a été amendé par les autorités judiciaires, explique Mecca. À l’origine, il disposait que les femmes célibataires, divorcées ou veuves devaient vivre “sous la supervision de leur mahram (“gardien” en arabe)En d’autres termes, elles devaient jusque-là obtenir l’approbation de leur gardien, qui peut être un père, un frère ou un fils.

Désormais, ce paragraphe B dispose qu’“une femme adulte a le droit de choisir où vivre”. Un ancien procureur adjoint interrogé par le journal saoudien explique ainsi que les familles ne pourront plus porter plainte contre les femmes ayant choisi de vivre seules. Néanmoins, dit ce paragraphe, le gardien mâle reste autorisé à dénoncer la femme dont il a la charge “s’il a des preuves qu’elle a commis un crime”.

Combat judiciaire

L’amendement de cette loi survient après un jugement rendu en 2020 favorable à l’écrivaine saoudienne Mariam Al-Otaïbi, poursuivie trois ans plus tôt en justice par son père pour avoir quitté le domicile familial et s’être installée dans la capitale, Riyad, sans son accord préalable, explique Gulf News.

Cette nouvelle décision s’inscrit dans le sillage du programme de réformes économiques et sociales baptisé “Plan vision 2030”, porté depuis 2016 par le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, qui a donné certains droits aux femmes dans le royaume.

Ainsi, en 2018, les Saoudiennes ont été autorisées à conduire une voiture. Depuis 2019, les femmes peuvent obtenir un passeport et voyager à l’étranger sans l’accord d’un homme.