« Peintres femmes 1780-1830 : naissance d’un combat » en immersion musicale

Nisa Villers, Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson (détail), 1802, Paris, musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère , - © © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) photo © Maxime Chermat
Nisa Villers, Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson (détail), 1802, Paris, musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère , - © © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) photo © Maxime Chermat
Nisa Villers, Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson (détail), 1802, Paris, musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère , - © © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) photo © Maxime Chermat
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Ce samedi 3 juillet aura lieu la Nuit Européenne des Musées. A cette occasion, le Musée du Luxembourg à Paris vous invite à une immersion sonore et picturale dans l’atelier de peintres femmes et de musiciennes où les esthétiques et les époques dialoguent entre elles.

Elle s’appellent : Henriette Lorimier, Marie-Victoire Lemoine, Alexandrine Delaval, Rosalie Caron ou encore Élisabeth Vigée Le Brun. Elles ont participé à la naissance d’un combat qui s’est joué dans les ateliers et les salons des Lumières, de la Révolution et de la République. Celui d’être pleinement reconnues comme peintre. De se libérer des clichés qui pesaient sur leur métier à cette époque. Sur l’affiche de l’exposition « Peintres femmes 1780-1830 : naissance d’un combat », le détail d’un tableau de Nisa Villers nous raconte cette soif d’autonomie : une femme lace un chausson et nous regarde droit dans les yeux. A ses pieds, des gants clairs tout ce qu’il y a de plus normal à ceci près qu’ils portent des griffes au bout des doigts. 

Nisa Villers, Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson (détail), 1802, Paris, musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère
Nisa Villers, Portrait présumé de madame Soustras laçant son chausson (détail), 1802, Paris, musée du Louvre, auprès du musée international de la Chaussure, Romans-sur-Isère
- © Rmn-Grand Palais (musée du Louvre) photo © Maxime Chermat

L’Exposition « Peintres Femmes 1780-1830» qui se tient jusqu’au 25 juillet au musée du Luxembourg nous invite à découvrir l'art de ces peintres oubliées par les expositions et les livres d’art. Il s’agit de regarder ces oeuvres et de réfléchir, plus largement, à la position de l’artiste dans la société de son temps. Ainsi quand les critiques d’art de 1785 se questionnaient sur la capacité des femmes à être à la fois mère et artiste et lorsqu’ils les invitaient à peindre des fleurs, sujet qui correspondrait à leur caractère paisible, comment ne pas faire le parallèle avec le combat des compositrices de cette époque et d’après. Un exemple parmi tant d’autres : en 1849, un critique s’étonnait de « trouver autant de vigueur et d’intelligence dans la combinaison des effets » de la Troisième Symphonie de Louise Farrenc. 

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À réécouter : La Symphonie n°3 (1849) de Louise Farrenc : triomphe du "Deuxième Sexe"
Musicopolis
24 min

C’est à ce parallèle entre musique et peinture que nous invite le musée du Luxembourg pour la Nuit des Musées qui se tiendra samedi. Dès 20h30, les visiteurs seront invités à découvrir les tableaux de ces artistes de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle tandis que partout dans le musée, de la musique sera jouée. Des oeuvres contemporaines à certains tableaux comme les Caprices en forme de Valses composées en 1832 par Clara Schumann mais aussi des oeuvres plus tardives de Lili Boulanger ou encore le superbe et méconnu recueil Femmes de légende de Mel Bonis. 

MAXXI Classique
4 min

Jusqu’à minuit, les visiteurs pourront s’asseoir au salon Tivoli pour écouter le  récital de la pianiste Sarah Ristorcelli. Ils pourront aussi déambuler librement dans les différents espaces d’exposition en écoutant d’une oreille les paysages sonores composés par Giani Caseroto et tomber, par hasard, sur des arrangements de chansons de Björk et de Laurie Anderson. Des chansons contemporaines au titre équivoques : Utopia et O Superman.

Soirée Exception'elles au Musée du Luxembourg - Samedi 3 juillet - 20h30 

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