Le Planning familial de Paris dégradé et recouvert de slogans anti-avortement

Des autocollants représentant un fœtus et un poignard ont été collés sur la devanture d’un centre d’accueil situé dans le Xe arrondissement, dans la nuit de dimanche à lundi. Le Planning familial a déposé plainte.

C'est ce local du planning familial, situé dans le Xe arrondissement, qui a été pris pour cible. DR/Google street view
C'est ce local du planning familial, situé dans le Xe arrondissement, qui a été pris pour cible. DR/Google street view

    C’est une salariée du centre d’accueil qui a constaté les dégâts, lundi matin. Dans la nuit du 13 au 14 juin, des individus ont collé des images anti-avortement sur la devanture d’un des centres du Planning familial de Paris, situé dans le Xe arrondissement. « Ces images représentent un fœtus et un poignard, ce qui sous-entend que l’avortement serait un crime, raconte Caroline Rebhi, coprésidente du Planning familial. Les autocollants reprennent notre charte typographique. Ils ont probablement été collés par des militants anti-choix. »

    Le Planning familial de Paris a déposé plainte pour dégradation de locaux et délit d’entrave, lundi, avant de réagir et condamner les faits dans un communiqué, le soir. C’est la deuxième fois en moins d’un mois que des locaux du Planning familial subissent des dégradations de ce type. Des faits similaires se sont produits dans un centre d’accueil, à Nantes (Loire-Atlantique), le 21 mai dernier.

    Le débat sur l’allongement de la durée légale pour l’IVG en toile de fond

    « Ces attaques sont liées et accentuées par le contexte autour du projet de loi bioéthique, notamment sur les questions de PMA et sur l’allongement des délais d’avortement », selon Caroline Rebhi. Le projet de loi, qui comprend l’ouverture de la procréation médicalement assistée pour toutes, a été adopté par l’Assemblée Nationale le 9 juin dernier, et doit encore passer devant le Sénat avant une adoption définitive prévue à la fin du mois.

    Les dégradations et les « petites attaques répétées » se multiplient, s’inquiète la coprésidente du Planning familial. « Les militants anti-choix sont bien organisés et très actifs au niveau national et européen, sans que l’on sache réellement de quel groupe il s’agit. Cette violence nous trotte dans la tête car nous savons que notre association peut être une cible », confie Caroline Rebhi.

    A la suite de ces dégradations, les services de la mairie de Paris ont apporté leur soutien au Planning familial de Paris et aidé au nettoyage de la devanture. Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a condamné les faits, rappelant que « le droit à l’avortement est un droit inaliénable des femmes. Nous le défendrons partout où il sera remis en cause. »