Elle a terminé dernière au contre-la-montre féminin de cyclisme, mercredi 28 juillet, mais sa participation aux Jeux Olympiques de Tokyo est une grande victoire pour la liberté des femmes. À 24 ans, Masomah Ali Zada est la première cycliste afghane à participer aux JO. Battue dans son pays à cause de sa passion, elle est réfugiée en France depuis trois ans. 

Sa participation fait taire ceux "qui pensent que les femmes n'ont pas le droit de faire du vélo", se réjouit-elle.

Masomah Ali Zada fait partie des 29 sélectionnés par le Comité international olympique (CIO) pour composer l'équipe olympique des réfugiés. C'est aussi la première fois qu'une personne réfugiée en France en fait partie.

Fuir son pays et participer aux JO

Au micro de Radio France, juste après sa course, la cycliste, heureuse, affirme : "Je suis déjà gagnante parce que je gagne contre les gens qui pensent que les femmes n'ont pas le droit de faire du vélo". 

Il y a trois ans, Masomah Ali Zada a dû fuir son pays alors qu'elle avait intégré l'équipe cycliste nationale féminine afghane à l'âge de 16 ans, raconte Le Figaro. Une activité très mal vue en Afghanistan, où elle doit s'entraîner à l'abri des regards et discrètement. Un jour, un homme est sorti de sa voiture pour la frapper : "Je savais que c'était difficile mais je n'ai jamais imaginé que les gens pourraient nous frapper", se rappelle la cycliste. 

Je suis déjà gagnante parce que je gagne contre les gens qui pensent que les femmes n'ont pas le droit de faire du vélo.

La jeune femme subissait "des jets de pierre, des insultes, du harcèlement, des menaces de mort des Talibans et de mariage forcé de la communauté Hazara", raconte son entraîneur Thierry Communal à FranceInfo

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"Ne rien lâcher"

Repérée par un avocat français à la suite d'un reportage d'Arte en 2016, Masomah Ali Zada se réfugie en France à 21 ans, pour pouvoir continuer sa passion. À Lille, elle commence une nouvelle vie, entourée de sa famille qui l'a soutenue dans son rêve. 

C'est vraiment une fierté pour moi de changer la vie des femmes qui pensent qu'elles ne peuvent pas y arriver et qu'elles sont faibles

Aux JO de Tokyo, elle a "donné une réponse très forte" à ceux qui voulaient la voir échouer.

"C'est un très bon message pour les autres ! C'est vraiment une fierté pour moi de changer la vie des femmes qui pensent qu'elles ne peuvent pas y arriver et qu'elles sont faibles", explique celle qui est devenue un symbole et un espoir pour les femmes se battant pour leurs droits, mais aussi, pour les 82 millions de réfugiés à travers le monde.

Une première victoire pour Masomah Ali Zada, toujours déterminée à continuer, peu importe les obstacles : "Si je n'ai pas peur en Afghanistan, pourquoi aurais-je peur aux Jeux olympiques ? Mon but était de participer, je ne regrette rien et je ne lâche rien".