Avec la prise de pouvoir des talibans en Afghanistan le 15 août 2021, le quotidien de nombreux citoyens et citoyennes sur place est menacé. À Kandahâr, dans le sud du pays, les talibans ont cherché les femmes travaillant dans des banques et les ont ramenées chez elles et les ont remplacées par un homme de leur famille. A Kaboul, Shabnam Dawran, journaliste et présentatrice TV s'est retrouvée interdite d'exercer du jour au lendemain. Les femmes et les Afghans ayant travaillé pour les pays occidentaux sont les premières victimes de l'arrivée des talibans. Nul doute que beaucoup d'autres sont à venir.

Il y a quelques jours, une pétition a été lancée en France sur le site Change.org. Instiguée par Pourvoir Féministe, la pétition demande à Emmanuel Macron d'accueillir prioritairement en France les défenseuses des droits des femmes afghanes. "Qu'elles soient militantes féministes, juges, journalistes, toutes disent craindre particulièrement pour leur vie, convaincues que les Talibans n'hésiteront pas à les exécuter si elles étaient rattrapées". Lundi 23 août, près de 90 000 personnes l'avaient signée.

Malgré la communication officielle des talibans qui tente de rassurer la communauté internationale sur ses intentions, "personne n’y croit", scande à Marie Claire Nassim Majidi, chercheuse et spécialiste de la place des femmes dans la région, qui craint une sévère répression après le départ des Américains. Ce dimanche 23 août, l’Émirat islamique d’Afghanistan a rappelé attendre un retrait total des troupes de Joe Biden d'ici le 31 août.

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Rapatriements et travail des associations freinés

Pendant ce temps, les pays internationaux continuent les rapatriements de leurs ressortissants ainsi que de certain.es Afghan.es ayant aidé les pays occidentaux, grâce à des ponts aériens. Dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 août, un avion français avait à son bord 216 personnes dont 184 Afghans "de la société civile en besoin de protection", a indiqué le ministère des Affaires étrangères, rappelle Ouest France. Au lundi 23 août, 6 avions français étaient revenus de Kaboul, ramenant avec eux 600 passagers, majoritairement des Afghan.es.

Mais le rapatriement se complique davantage chaque jour, comme le rappelle FranceInter. Les barrages et contrôles des talibans sont nombreux et empêchent la population d'accéder aux aéroports. Conséquence : les avions, qui ne doivent rester au sol qu'une heure repartent sans être remplis.

De leur côté, les associations internationales, petites et grandes structures, s'organisent pour venir en aide à la population restée sur place mais aussi à celles et ceux sont parvenu.es à s'en échapper, assurant dans l'urgence leur accueil sur les différentes terres d'asile. Mais de leur côté aussi la situation se complexifie. En plus du difficile choix de rester ou quitter le territoire afghan, les associations humanitaires se heurtent à la situation de détresse d'un pays mis au pieds du mur, où leurs actions ont dû, pour certaines être, mises en pause. C'est le cas notamment de l'ONG Amitié Franco Afghane (Afrane) qui a momentanément stoppé ses actions, souligne La Croix.

D'autres, comme l'ONG Médecins Sans Frontières continue son travail sur place en s'adaptant minutes par minutes. Sur son site, l'organisation a ouvert un espace de dons "Urgence Afghanistan", expliquant : "Présente dans cinq provinces en Afghanistan, les équipes MSF apportent une aide vitale gratuite à la population privée d’accès aux soins. Elles soignent ainsi les blessés, offrent des soins materno-infantiles ou encore une prise en charge des maladies chroniques."

Voici une liste (non exhaustive) d'associations engagée sur le terrain et auprès des ressortissants afghans exfiltrés auxquelles il est possible de faire des dons. Des ONG du monde entier qui œuvraient déjà avant la crise politique actuelle et qui continuent aujourd'hui de venir en aide à la population en Afghanistan.

Les associations françaises en première ligne

  • Afghanistan libre

L'association française "a pour objectif de venir en aide aux femmes et jeunes filles afghanes et à leurs enfants en développant des actions visant à améliorer directement leurs conditions de vie afin qu’elles puissent trouver une place active dans la reconstruction de l’Afghanistan", explique son site internet.

L'accès à l'éducation pour les jeunes filles et les femmes est fortement compromises depuis l'arrivée des Talibans au pouvoir. "Nous sommes dévasté.e.s lorsque nous pensons aux millions de filles et de femmes afghanes, alors que leur liberté est gravement mise en danger", partage l'ONG dans un communiqué qui indique sur son site que "Les besoins restent immenses face à l’explosion du nombre de réfugié.e.s. Près de 400 000 personnes, surtout des femmes et des enfants se retrouvent à Kaboul dans le dénuement le plus total. Dans le cadre d’Afghanistan Libre, nous tentons de mettre en place des actions d’urgence dans les camps informels (acheminement d’eau potable, etc)."

Pour faire un don : Afghanistan libre 

  •  NEGAR

L'association se bat depuis des années pour le libre accès à l'éducation des filles en Afghanistan. Interrogée récemment par Marie Claire, Shoukria Haidar, sa présidente, indique pour le moment venir prioritairement en aide aux femmes présentes sur place.

Pour faire un don : NEGAR

  • UNICEF 

UNICEF maintient ses activités associatives en Afghanistan alors que " 3,7 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, dont 2,2 millions de filles" et que "18,4 millions, soit plus de la moitié de la population [afghane, ndlr], dont 10 millions d’enfant ont besoin d’une aide humanitaire", apprend-on sur leur site

Face à la situation politique dans le pays, l'UNICEF doit s'adapter au jour le jour. Le 17 août dernier, l'association annonce que que le travail de ses équipes "a permis d’apporter une aide humanitaire à 1,7 million de personnes".

Pour faire un don : UNICEF

  • Action contre la faim

L'ONG humanitaire lutte contre la faim dans le monde et la malnutrition. En Afghanistan, plus de 12 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire. Et l'arrivée des talibans ne devrait pas arranger la situation. 

Cependant l'association a précisé que : "Nos activités sont arrêtées pour deux semaines, le temps de voir comment les choses évoluent. Mais la volonté de rester est là, les besoins humanitaires sont énormes", cite FranceInter. Le temps de connaître leur marche de manœuvre et ce que les talibans leur autoriseront. 

Pour faire un don : Action contre la faim

Un soutien associatif à travers le globe

Beaucoup d'ONG internationales se mobilisent pour la situation en Afghanistan, et ont besoin de soutien et de moyens.

  • HCR - Agence des Nations Unies pour les réfugiés

L'agence des Nations Unies pour les réfugies, le HCR, fait partie de ces organisations internationales toujours présentes sur le terrain. Le HCR continue de protéger les personnes les plus vulnérables qui ont besoin d’un accompagnement spécifique et à aider les personnes déplacées en leur fournissant des abris, de la nourriture, de l’eau et des articles de première nécessité. 

230.000 personnes ont déjà bénéficié de cette aide cette année, nous précise la porte-parole de l'agence, Céline Schmitt. Depuis le 30 août, l'agence a lancé un appel aux dons afin de garantir leur capacité de réponses face aux besoins humanitaires croissants.

Pour faire un don : HCR

  • Women for Women International

Cette association qui œuvre pour la protection des femmes dans plusieurs pays dont l'Afghanistan, se mobilise pour offrir une "bouée de sauvetage" aux femmes.

L'ONG propose soit de faire un don classique, soit de "parrainer une soeur", c'est-à-dire permettre à une femme afghane d'avoir : "une allocation mensuelle pour la nourriture, les vêtements, l'eau et le logement, une formation aux compétences commerciales et des informations sur ses droits humains fondamentaux".

Pour faire un don : Women for Women International

  • Save the Children

"Nous aidons les enfants en Afghanistan depuis plus de 40 ans. Nous n'allons pas nous arrêter maintenant", scande l'association Save the Children sur leur site internet. L'ONG se dit prête à intervenir face à la crise que traverse le pays. 

Son travail comprend "la fourniture de services de santé, d'éducation, de protection de l'enfance, de nutrition et de moyens de subsistance". En 2020, leurs actions ont aidé 1,6 million de personnes en Afghanistan.

Pour faire un don : Save the Children

  • Afghan Aid

Afghan Aid vient en aide aux familles qui ont perdu leur maison et leur moyen de subsistance à cause du conflit. 

Leur site pour faire un don : Afghan Aid

  • Crisis in Afghanistan

Cet appel aux dons soutient le travail de l'Afghan Learning Academy, qui a fourni de la nourriture, des abris, des couvertures, des tentes et d'autres produits de premiers secours aux familles nouvellement déplacées. 

Pour faire un don : Crisis in Afghanistan

  • Rukshana Media

Rukshana Media est un média indépendant de journalistes afghanes couvrant la situation en Afghanistan, mais qui traite aussi des problèmes qui affectent les femmes afghanes (tabou menstruel, mariage des enfants, harcèlement de rue). La fondatrice explique avoir besoin de dons pour continuer à informer librement et payer le personnel. 

Pour faire un don : Rukshana Media

  • La Croix Rouge

Pour faire un don : La Croix Rouge 

  • International Rescue Committee

Pour faire un don : International Rescue Comittee

Au delà des dons, il est aussi possible de venir en aide à la population afghane en devenant bénévole dans l'association de votre choix. Pour cela, consultez le site internet de l'ONG dont les missions vous sont chères.