Le prévenu est un Coutançais de 43 ans qui demeure à Cherbourg (Manche). Il a été convoqué à la suite d’une plainte déposée par son ex-compagne qui, à cause de ses violences, avait fait averti de ce qu’elle vivait La Belle Echappée, une association de loi 1901, créée à Cherbourg-Octeville en 2007, ayant pour but d’accompagner physiquement les personnes victimes de violences dans les temps forts c’est-à-dire le dépôt de plainte au commissariat, le début de la procédure chez l’avocat, la visite chez le médecin, un relais avec les servies sociaux.
Le couple s’était formé en 2015, et un enfant était né il y a 3 ans. Mais, probablement à cause de la consommation de cocaïne de son conjoint, la situation, depuis deux ans, était devenue difficile pour la femme, au point qu’elle avait décidé de se séparer de lui le 26 septembre 2020, pour se protéger.
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Il frappe son fils
Mais il y avait le petit qu’elle ne pouvait priver de son père. Aussi, le 10 octobre de la même année, quinze jours après la séparation, elle vient au domicile de son ex lui présenter son fils. La rencontre s’est mal passée. Est-ce parce qu’elle s’est amusée de la maladresse de son ancien compagnon passant de la pommade au gamin que la colère est montée chez l’homme?
« Elle s’est moquée de moi, elle m’a rabaissé » dit-il pour légitimer sa colère et expliquer les violences qui ont suivi. Il a pris la mère du petit par le col, l’a plaquée contre le mur la menaçant: « Je vais t ’exploser! Je vais te ch… dans la gueule! » Ne contrôlant pas sa fureur et ses grands gestes, le coup de poing qu’il destinait à la mère a frappé l’enfant. Son fils ! Il a voulu empêcher son ex de partir avec l’enfant. Il l’a poursuivie jusqu’à la voiture, donnant du poing contre le véhicule.
« Je vais te décapiter »
A La Belle Echappée, puis au médecin qui l’a auscultée, elle a dit avoir peur des coups, de la montée en puissance des violences de son conjoint. Elle a eu peur de mourir. Un an auparavant, dans une de ses fureurs, il lui avait lancé: « Je vais te décapiter ». La peur : elle a perdu du poids, perdu le sommeil… « Combien il est difficile de se désaimer » a commenté l’avocate du prévenu. « Pourquoi n’avoir pas porté plainte plus tôt? » lui demande la juge.
« Je ne voulais pas avoir la honte d’envoyer le père de mon fils en prison »
De fait, son compagnon avait été condamné pour menaces de mort le 21 novembre 2017, et se trouvait en récidive.
L’homme a été condamné à une peine de 6 mois de prison avec un sursis probatoire pendant 2 ans. Pas question pour lui du moindre contact avec sa victime, y compris lors de la passation de l’enfant : il faudra trouver un tiers pour que la remise du petit puisse se faire. Au titre des obligations du sursis, il devra suivre des soins psychothérapeutiques sur la violence, et participer à une stage de responsabilisation sur les violences conjugales. Des décisions qui s’appliquent dès la sortie de l’audience.
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