L’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) relève souvent du parcours du combattant pour les femmes et les couples. Pour aider à remédier à la situation, le docteur Marianne Lainé, médecin généraliste et ancien praticien attaché en centre d’orthogénie, a créé l’institut médical Simone-Veil à Rouen (Seine-Maritime).
Ce centre vise à faciliter la démarche des femmes souhaitant avoir recours à l’IVG. Il fournit des informations et un accompagnement dans le parcours de soin totalement pris en charge par l’assurance maladie. Il permet également aux soignants formés à l’IVG médicamenteuse d’effectuer des vacations.
Améliorer le maillage et réduire les délais
« Le but primordial est d’améliorer le maillage territorial, avec ce lieu recentré en Seine-Maritime et au cœur de la métropole, très accessible grâce à la proximité avec les bus et le tramway, mais aussi de permettre aux soignants formés à l’IVG médicamenteuse de la pratiquer, souligne le docteur Lainé. Ca a un coup moindre pour la société et cela réduit les délais. »
Une étude du réseau de périnatalité cité par le docteur Lainé, indique en effet qu’il faut en moyenne 17 jours entre la prise de décision d’avoir recours à l’IVG pour une femme et sa réalisation, alors que la haute autorité de santé préconise un délai de 5 jours.
« D’après mon expérience, beaucoup de femmes savent très précocement si elles souhaitent poursuivre leur grossesse ou non, assure-t-elle. La loi est bien faite pour les accompagner, leur donner le temps de la réflexion. » Mais ce temps n’est pas infini. L’IVG médicamenteuse, évitant la voie chirurgicale, ne peut être pratiquée qu’au maximum sept semaines après les dernières règles.
3862 IVG en Seine-Maritime
L'interruption volontaire de grossesse touche principalement les femmes entre 20 et 29 ans. 3862 ont été pratiqués l'an passé en Seine-Maritime.
Une aide pour gérer l’après
L’établissement fonctionne avec deux médecins référents, le docteur Lainé et le docteur Puech, ainsi que des soignants réalisant des vacations, mais aussi à terme des psychologues et des assistants familiaux. Il comprend un accueil, un lieu de prise de sang, deux cabinets, mais aussi une salle de convivialité dédiée à l’accompagnement des patients, mais aussi à l’échange de savoirs entre les praticiens.
« On aura notre propre appareil d’échographie plus tard », indique le docteur Lainé, qui n’a bénéficié d’aucune subvention pour lancer ce projet. Pour le moment, partenariat a été noué avec des radiologues du secteur, qui s’engagent à recevoir les patientes de l’institut en urgence.
L’accompagnement des femmes se fait de la prise d’information jusqu’à la période post-IVG. « On les revoie 15 jours après pour voir l’efficacité de la méthode, le choix de la nouvelle contraception, leur vécu. On propose aussi des discussions avec d’autres femmes ou des couples et un psychologue. » Une étape parfois importante pour pouvoir avancer.