Des femmes qui prennent leur place aux cafés

Le collectif place aux femmes pour des cafés où les femmes prennent leur place ©Radio France - Lionel Thompson
Le collectif place aux femmes pour des cafés où les femmes prennent leur place ©Radio France - Lionel Thompson
Le collectif place aux femmes pour des cafés où les femmes prennent leur place ©Radio France - Lionel Thompson
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Un collectif de femmes à Aubervilliers, en banlieue parisienne, s'active depuis 10 ans pour ne pas laisser les terrasses des cafés aux seuls hommes. Elles s'y installent de façon festive.

C'est vrai, dans certains cafés, la clientèle est quasi exclusivement masculine. Un jour, ça a fini par énerver Monique, l'une des femmes à l'origine de ce collectif.

En sortant du métro, j'ai constaté que les terrasses de café étaient entièrement masculines. J'ai trouvé ça complètement révoltant. J'ai partagé ce sentiment avec des copines et on a décidé de fonder un collectif pour faire de ces terrasses un symbole du besoin des femmes d'exister dans l'espace public.

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C'était il y a 10 ans. Un anniversaire fêté en chanson en juin 2021 dans le premier des cafés investi par ces femmes. Un café à l'époque en difficulté, complètement assailli de trafiquants. 

On avait décidé que c'était cette terrasse qu'on voulait parce qu'elle est magnifique. On y est allé chaise par chaise. A un moment, tout le monde s'est poussé, on a réussi à s'installer, c'était une grande joie.

Une centaine d'adhérentes

10 ans plus tard, elles sont une centaine d'adhérentes, plus ou moins assidues, et se réunissent deux mardi par mois dans un des 13 cafés qu'elles ont labellisés, dont les patrons s'engagent à veiller au bon accueil des femmes, explique Maguy :

On décide le mardi de visiter un nouveau café. On va voir le patron pour être sûr qu'il n'y a pas de rejet absolu. On déboule et si l'ambiance est bonne, la 3ème fois, on fait une petite cérémonie et on apose sur la vitrine notre label.

Le label, c'est un autocollant "Ici, les femmes se sentent chez elles", aposé sur la devanture. Si tout se passe bien, c'est aussi parce que leurs actions sont festives. Elles n'en font absolument pas un combat contre une religion ou une communauté. Simplement contre le sexisme. 

Manuela : La non-mixité je la subissais sans la voir. Ce qui m'a plu avec le collectif c'est d'être dans l'action. Je vais plus souvent au café seule, chose que je ne faisais pas du tout avant.

L'égalité femmes-hommes, dans tous les domaines, voilà ce qu'elles revendiquent, en renonçant, par exemple, à réserver certains jouets aux filles et d'autres aux garçons dans les crèches, précise Maguy.

L'équipe

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