Selon le premier décompte publié dimanche 26 septembre, les femmes avaient remporté 33 des 63 sièges de l’Althingi, le parlement islandais. Mais quelques heures plus tard, un recomptage des voix – réalisé à l’initiative des bureaux de vote, en raison de résultats extrêmement serrés – ne leur accordait plus que 30 sièges.

La Deutsche Welle raconte que “l’une des candidates ayant vu sa victoire s’envoler après le recomptage était Lenya Run Karim, une étudiante en droit de 21 ans d’origine kurde” et candidate du parti anti-establishment Pirate. “J’ai vécu neuf très belles heures”, a ironisé la jeune femme, qui serait devenue la plus jeune députée islandaise.

Avec 47,6 % d’élues, l’Islande peut néanmoins se targuer d’avoir le parlement le plus féminin d’Europe, juste devant la Suède, où 47 % des parlementaires sont des femmes. Un résultat guère surprenant, pour The Hill : en mars dernier, le Forum économique mondial avait publié un rapport qualifiant l’Islande de “pays le plus égalitaire du monde, pour la douzième fois d’affilée”.

La BBC rappelle que le pays nordique “offre le même congé parental aux hommes et aux femmes, que sa première loi sur l’égalité hommes-femmes en matière de salaires remonte à 1961” et qu’il fut “le premier pays du monde à élire une femme présidente, en 1980”.

Stabilité politique

Seuls quelques pays – aucun en Europe – ont une majorité de femmes parlementaires, observe l’agence américaine AP. “Le Rwanda occupe la première place dans le monde, avec 61 % de femmes siégeant à la Chambre des députés, tandis que Cuba, le Nicaragua et Mexico atteignent tout juste les 50 % ou les dépassent.” Au niveau mondial, “un peu plus d’un quart des parlementaires sont des femmes”, précise l’agence.

Les élections législatives islandaises de ce week-end ont vu la victoire de la coalition gauche-droite en place, mais le rapport de force entre ses trois partis a sensiblement changé : les Verts de la Première ministre Katrin Jakobsdottir ont reculé, avec huit sièges (contre onze aux élections de 2017), le Parti de l’indépendance (conservateur) a conservé ses seize sièges et le Parti du progrès (centre droit) a fortement progressé, en remportant treize sièges (contre huit en 2017).

“Il est à prévoir que les premières négociations auront d’abord lieu entre les partis de la coalition sortante”, analyse le site Reykjavik Grapevine. “Cela dit, même s’ils acceptent de poursuivre leur coopération, il n’est pas sûr que les Verts puissent continuer à diriger le gouvernement, notamment après le bon résultat du Parti du progrès.”

Quelle que soit l’issue des discussions, le gouvernement de Mme Jakobsdottir, en place depuis 2017, restera dans les annales comme celui qui a ramené la stabilité politique en Islande “après une décennie de crise”, remarque la Deutsche Welle. Le pays “avait connu cinq élections entre 2007 et 2017, en raison de multiples scandales et d’une méfiance croissante à l’égard des politiciens”, écrit le site de la radio allemande.