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Éthiopie : une malnutrition "sans précédent" touche le Tigré, selon l'ONU

Dans un rapport publié en ligne, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires fait état d'une malnutrition "sans précédent" dans la région éthiopienne du Tigré, en proie aux combats depuis novembre.

Une mère et sa fille âgée de 22 mois, souffrant de malnutrition, photographiées dans une clinique de la ville d'Abi Adi, dans la région du Tigré, le 11 mai 2021.
Une mère et sa fille âgée de 22 mois, souffrant de malnutrition, photographiées dans une clinique de la ville d'Abi Adi, dans la région du Tigré, le 11 mai 2021. © Ben Curtis, AP (archives)
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Une malnutrition "sans précédent" touche, après dix mois de guerre, les femmes enceintes et allaitantes dans la région éthiopienne du Tigré, a déclaré jeudi soir l'agence humanitaire de l'ONU, peu après l'annonce de l'expulsion de sept responsables onusiens par Addis Abeba.

Dans un rapport publié en ligne, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) décrit également une malnutrition "alarmante" chez les enfants, alors que grandit le spectre de la famine.

"Sur plus de 15 000 femmes enceintes et allaitantes suivies sur la période d'étude, plus de 12 000, soit environ 79 %, ont été diagnostiquées en malnutrition grave", affirme Ocha.

Le niveau de malnutrition modérée parmi les enfants de moins de 5 ans "dépasse également les niveaux d'urgence fixés à 15 %, atteignant environ 18 %, tandis que la proportion d'enfants souffrant de malnutrition sévère atteint 2,4 %", au-dessus du seuil d'alarme de 2 %, souligne le rapport.

Jeudi, le gouvernement éthiopien a annoncé l'expulsion sous 72 heures de sept responsables d'agences de l'ONU accusés d'"ingérence" dans ses affaires internes, dont des membres d'Ocha et de l'Unicef.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "choqué", et des diplomates ont affirmé qu'une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU se tiendrait à huis clos vendredi à la mi-journée.

Le Tigré est en proie aux combats depuis novembre, quand le Premier ministre Abiy Ahmed y a envoyé l'armée éthiopienne pour renverser les autorités régionales issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), qu'il accuse d'avoir orchestré des attaques contre des camps militaires fédéraux.

Le conflit s'est enlisé durant plusieurs mois, avant que les combattants pro-TPLF reprennent le contrôle de la région fin juin et que les troupes gouvernementales s'en retirent largement.

Depuis, les combats ont gagné les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara.

Selon l'ONU, 400 000 personnes ont "franchi le seuil de la famine" au Tigré, mais très peu d'aide humanitaire parvient dans la région.

Dans son rapport, Ocha affirme qu'au cours de la semaine qui s'est terminée mardi, 79 camions d'aide ont atteint le Tigré, via l'Afar. "Cela porte à 606 le nombre de camions ayant atteint le Tigré depuis le 12 juillet, soit 11 % des camions nécessaires", précise le texte.

Addis Abeba affirme que les combats menés par le TPLF empêchent l'aide d'arriver, mais un porte-parole du département d'État américain a récemment déclaré à l'AFP que les accès étaient "refusés par le gouvernement éthiopien", une situation qui s'apparente à "un siège".

L'ONU a pu opérer 17 vols transportant des passagers vers Mekele, la capitale du Tigré, depuis juillet. En revanche, un seul vol a pu être réalisé depuis mi-septembre dans le cadre d'un pont aérien que souhaite mettre en place l'Union européenne.

Avec AFP

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