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Irlande du Nord: une enquête ouverte sur des agressions passées dans des institutions pour femmes

Un cadre accroché aux abords d'un mémorial en hommage aux anciennes occupantes d'une "maison mère-enfant" pour mères célibataires en Irlande.

Un cadre accroché aux abords d'un mémorial en hommage aux anciennes occupantes d'une "maison mère-enfant" pour mères célibataires en Irlande. - Paul Faith

La police nord-irlandaise a ouvert une enquête après le scandale révélé des maisons pour mères célibataires début 2021.

La police nord-irlandaise a ouvert mercredi une enquête sur d'anciennes accusations d'agressions physiques et sexuelles dans des institutions pour femmes gérées par les Églises catholique et protestante, où des milliers de mères célibataires ont été mises au ban de la société pendant des décennies.

Cette enquête policière a été réclamée mardi par un groupe d'experts mandatés par le gouvernement de la province britannique d'Irlande du Nord, plusieurs mois après la parution d'un rapport sur le sujet qui avait choqué l'opinion.

Des femmes stigmatisées pour des grossesses hors mariage

Des agents spécialement formés "enquêteront sur toutes ces vieilles allégations d'agressions physiques et sexuelles à l'encontre des résidentes", a expliqué dans un communiqué le commissaire Anthony McNally, affirmant que "toute infraction détectée fera l'objet d'une enquête approfondie".

Entre 1922 et 1990, 14.000 femmes et jeunes filles - dont certaines à peine âgées de 12 ans- ont franchi les portes de ce type d'institutions en Irlande du Nord, avaient révélé en janvier des recherches effectuées à la demande du gouvernement local.

Parmi elles, 10.500 femmes, parfois victimes de viol ou d'inceste, ont été placées dans huit maisons pour mères célibataires, où elles accouchaient avant d'être forcées d'abandonner leur enfant à l'adoption.

Ces femmes, stigmatisées pour leur grossesse hors mariage en raison du dogme catholique, donnaient naissance "dans des conditions froides et punitives", selon le rapport, puis étaient retenues contre leur gré.

Enquête pour "agressions physiques et sexuelles"

Quelques 3.000 autres femmes ont été envoyées dans des "blanchisseries Madeleine", des établissements austères où les femmes "déchues" aux yeux de l'Église étaient mises au travail pour laver leurs péchés.

Les Services de police d'Irlande du Nord (PSNI) vont "ouvrir une enquête sur les allégations d'agressions physiques et sexuelles" dans ces deux types d'établissements.

En République d'Irlande voisine, 56.000 femmes célibataires et 57.000 enfants sont passés en 76 ans par ces institutions, d'après un rapport similaire, qui avait déclenché celui en Irlande du Nord.

Cette enquête révélait aussi que 9.000 enfants jugés illégitimes étaient morts entre 1922 et 1998 dans ces établissements tenus par l'État et l'Église catholique, un scandale qui avait poussé en janvier le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, à présenter des excuses officielles de l'État.

H.G. avec AFP