Mutilations génitales : l'exciseuse septuagénaire, M. Camara et sa complice écopent d'un an d'emprisonnement.


Mutilations génitales : l'exciseuse septuagénaire, M. Camara et sa complice écopent d'un an d'emprisonnement.
Les mutilations génitales interdites par le code pénal ne sont pas totalement abandonnées. La pratique se fait toujours dans le pays et notamment dans la capitale dakaroise, comme en témoigne une affaire d'excision qui a été jugée, ce 5 octobre, devant la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar.

En effet, la septuagénaire M. Camara et la mère de famille Kh. Diallo, deux (2) ressortissantes guinéennes vivant à Dakar, ont été attraites devant la barre de la chambre correctionnelle. Elles sont respectivement poursuivies pour les délits d'excision et complicité d'excision sur deux (2) petites filles qui sont en réalité des progénitures de la dernière citée.

Face au juge, elles ont tenté de clarifier leurs démarches. "J'ai personnellement demandé à la grand-mère d'exciser les petites filles. Mes motivations reviennent à me conformer à la tradition", a expliqué Kh. Diallo qui a confié ignorer l'interdiction de cette pratique dans le pays.
" Vous êtes guinéenne, est-ce que la pratique est autorisée dans votre pays?", lui demande le juge.
Elle répond par la négative.

"C'est interdit en Guinée, mais les gens le font en cachette", a dit la mère des petites filles.
Interrogée sur son implication dans ces pratiques de mutilations génitales, la vieille dame prévenue dans cette affaire soutient avoir été sollicitée pour exciser les deux (2) potaches, moyennant la somme de 5.000FCFA pour chaque fille.

"Ce n'est pas mon métier, on me l'a demandé", a-t-elle expliqué sous la menace du juge qui l'instruit d'arrêter cette pratique au risque d'être envoyée en prison pour une longue durée.
"Je regrette de l'avoir fait et je ne m'adonnerai plus jamais à la pratique, même si on me payait une forte somme d'argent", a-t-elle ajouté.
Dans sa plaidoirie, la défense a invité la cour à une application bienveillante de la loi.

"Ce sont des pratiques qui sont des atteintes aux droits fondamentaux des enfants. Elles ont des conséquences néfastes sur la santé des enfants. Certains y perdent même la vie. Les mutilations génitales sont considérées comme dégradantes. Aujourd'hui, les prévenues ont compris cela et c'est la raison pour laquelle nous sollicitons la clémence de la cour", a dit l'un des conseils des prévenues.

Pour Me Diallo qui s'est constitué pour la défense des ressortissantes guinéennes, la démarche de ses clientes est une atteinte à l'intégrité physique des enfants.

"Les prévenues ont pris l'engagement de ne plus opérer  ces pratiques. Nous sollicitons l'application bienveillante de la loi à leur encontre", a-t-il plaidé.
Le parquet a pour sa part demandé l'application de la loi pénale.

Dans sa délibération, le juge a déclaré coupables les mises en cause, M. Camara et Kh. Diallo et les a toutes deux (2) condamné à une peine d'emprisonnement d'un an assorti de sursis.
Mercredi 6 Octobre 2021




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