L'ancien nageur champion olympique Yannick Agnel a été mis en examen pour «viol et agression sexuelle sur mineure de 15 ans» et placé sous contrôle judiciaire. Voici ce que l'on sait sur cette affaire.
Des faits qui remontent à 2016
La procureure de la République de Mulhouse, Edwige Roux-Morizot a donné une conférence de presse ce lundi. Durant celle-ci, elle a précisé qu'une plainte avait été déposé en juillet dernier. Une information judiciaire a été ouverte en août pour des faits remontant «à 2016». A l'époque, Yannick Agnel avait 24 ans. Le double champion olympique en 2012 s'entraînait au Mulhouse Olympic Natation (MON). La victime, qui avait 13 ans au moment des faits, faisait elle aussi partie du club. Les actes reprochés à l'accusé n'ont pas seulement eu lieu à Mulhouse, mais également en déplacement et à l'étranger.
D'après la commissaire Audrey Jeandel, qui a également pris la parole durant la conférence, «la victime a été longuement entendue par les enquêteurs». Ces derniers ont recueilli de «nombreux témoignages».
Yannick Agnel reconnait la matérialité des faits
L'ancien nageur «reconnait la matérialité des faits», a déclaré la procureure de Mulhouse. Elle a cependant précisé que le champion olympique avait eu des regrets mais «pas de sentiment de contrainte» de la part de la victime. Il a également confié aux enquêteurs avoir des problèmes de souvenirs sur certains faits.
Alors que le parquet avait sollicité un placement en détention provisoire de l'ancien champion, le juge des libertés en a décidé autrement et l'a placé sous contrôle judiciaire. Ainsi, il est interdit à Yannick Agnel de quitter la petite couronne parisienne, de se rendre à Mulhouse (sauf si convocation judiciaire) et évidemment d'entrer en contact avec la victime. Il doit également remettre son passeport sous peu.
Et maintenant ?
La procureure de Mulhouse a affirmé que l'enquête allait se poursuivre afin de faire la lumière sur toute l'affaire. «D'autres auditions» devraient avoir lieu, a-t-elle ajouté.
De plus, la différence d'âge et l'âge même de la victime au moment des faits exposent Yannick Agnel : «consentante ou pas, ça tombe quand même sous le coup de la loi», a précisé Edwige Roux-Morizot.
Maracineanu suit de près l'affaire
La ministre des Sports Roxana Maracineanu, elle-même passée par le club mulhousien lorsqu'elle était nageuse, a déclaré suivre de près cette affaire : «C'est une instruction qui suit son cours et doit suivre son cours, la plainte de la jeune fille est entre les mains de la justice et elle doit aller au bout», a-t-elle souligné samedi à Val d'Isère, où elle suivait les épreuves de la Coupe du monde de ski alpin.
La ministre est restée proche de son ancien entraîneur, Lionel Horter, qui entraîne toujours les nageurs au centre de haut niveau mulhousien. «C'est quelqu'un de très important. Je connais personnellement la personne qui a déposé plainte, vous imaginez bien que cela me touche particulièrement», a-t-elle poursuivi.
Franceinfo suspend sa collaboration
Après sa carrière sportive, Yannick Agnel est notamment devenu consultant pour France Télévisions en 2019. Il a commenté les épreuves de natation pour les chaînes du groupe lors des JO de Tokyo cet été.
Il s'est aussi investi dans l'e-sport: il est directeur sportif d'un club et, depuis quelques mois, consultant e-sport pour Franceinfo, pour laquelle il réalisait jusqu'ici une chronique hebdomadaire et un podcast mensuel.
La radio a cependant annoncé suspendre sa collaboration avec Agnel «en raison de la procédure judiciaire en cours», jusqu'aux conclusions de l'enquête.
