“Si le lavage devient tout à fait nécessaire, confiez cette tâche à votre maman ou à votre copine, puis allez faire du skate”, peut-on lire sur les étiquettes de vêtements Rip N Dip, une marque américaine de streetwear populaire chez les jeunes. “Instructions de lavage : donnez ce pull à votre femme, c’est son boulot”, affirme de son côté la marque Salvo. Même genre de commentaires sur les vêtements de skate Enjoi, marque lancée à Los Angeles, qui signalent : “Le linge sale maintient les femmes occupées”, ou encore sur ceux de la marque italienne Block Eleven, qui conseille : “Donnez-le à votre meuf”.

Ces commentaires sexistes discrètement glissés sur les étiquettes des vêtements pour homme ont été compilés par Millie Lusson, une jeune internaute canadienne, dans une vidéo publiée fin 2021 sur TikTok.

Le clip a été vu “plus de 900 000 fois”, commente le site d’information américain Newsweek. Si la vidéo a suscité l’indignation de nombreux internautes, en commentaires, certains ont aussi défendu les marques ciblées, estimant que “les étiquettes étaient censées être prises pour des plaisanteries”, et faisant remarquer que plusieurs d’entre elles “remontent à il y a plus de six ans”. Millie Lusson rétorque de son côté que “certaines datent de 2018”, et qu’à ce moment-là – tout comme il y a six ans – ce type de propos était déjà notoirement “inacceptable et misogyne”. La jeune femme appelle les internautes à vérifier les étiquettes de leurs vêtements, arguant qu’ils “peuvent en posséder certains dont les étiquettes comportent de tels messages”.

Ces dernières années, de nombreuses marques de prêt-à-porter masculin ont été critiquées pour avoir véhiculé les clichés sexistes sur les tâches ménagères. En 2018, rappelle Newsweek, les blagues misogynes de la marque de vêtements de ski Planks Clothing avaient déjà fait réagir une chroniqueuse américaine du Huffington Post. Cette dernière écrivait :

Nous pensions qu’il était révolu, le temps des plaisanteries sexistes à propos du linge qui est le boulot de maman et des hommes incapables d’utiliser une machine à laver, mais apparemment certains n’ont pas évolué.”