Accouchement : 1 femme sur 6 aux États-Unis a été victime de violences

Publié le par Marion Bellal

L'étude Giving Voice to Mothers, menée aux États-Unis, met en lumière des chiffres effarants concernant les violences obstétricales et gynécologiques subies par les femmes pendant leur accouchement. 

L'étude Giving Voice to Mothers a été réalisée en 2019 aux États-Unis, après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déterminé les sept domaines possibles de maltraitance dans les soins de maternité. En se basant sur cette définition, qui encadre la violence verbale et physique, la perte d'autonomie, les discriminations, le non-respect des normes professionnelles de soins, les mauvais rapports avec les prestataires et les mauvaises conditions dans le système de santé, une femme sur six a répondu avoir été victime d'une ou de plusieurs formes de violences pendant son accouchement. 

Les femmes racisées, plus souvent victimes de violences

Parmi les 2 138 répondantes, les femmes qui ne sont pas blanches ont été significativement plus nombreuses à signaler avoir été victimes de violences lors de leur accouchement. Le fait d'avoir un ou une partenaire qui n'est pas blanc ou blanche augmente aussi les risques de subir un mauvais traitement. Cette étude américaine entérine une autre analyse menée récemment aux États-Unis par le Center for Disease Control and Prevention (CDC). Cette dernière insistait déjà sur la différence de traitements réservés aux femmes durant leur accouchement en fonction de la couleur de leur peau. Selon le CDC, les femmes noires ont trois fois plus de risques de mourir en donnant la vie, que les femmes blanches. 

L'étude Giving Voice to Mothers relève, qu'outre le fait d'être blanche, accoucher par voie basse, hors de l'hôpital, avec une sage-femme, avoir déjà des enfants et avoir plus de 30 ans, sont des paramètres qui réduisent les risques de subir des violences obstétricales et gynécologiques. 

Des épisiotomies non-consenties

Un tiers des Américaines ayant répondu à l'étude indique que leur consentement n'a pas été recueilli avant de subir une épisiotomie. Et lorsque leur accord a été demandé avant la réalisation du geste chirurgical, les femmes blanches qui ont refusé ont été plus souvent écoutées que les femmes noires ou asiatiques. 

Ce sentiment d'être négligées par le corps médical en fonction de sa couleur de peau aux États-Unis a même des répercussions sur la prise en charge des nouveau-nés. Sur le site CBS News, Errol Pierre, vice-président des programmes de l'État de New York chez Healthfirst, un assureur américain, rappelle qu'une étude menée en Floride « a montré que les enfants noirs avaient un taux de natalité et un taux de survie plus élevés lorsqu'ils étaient accouchés par des médecins noirs ».