#MeTooGHB, une pétition réclame une prise en charge "digne, rapide et efficace des victimes"

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Dans la lignée du mouvement #BalanceTonBar, le collectif Héro•ïnes 95 lance une pétition pour sensibiliser à la cause des victimes de GHB. Elle réclame des moyens supplémentaires à l'hôpital et à la police, et d'arrêter la stigmatisation des victimes, souvent tenues responsables de leur agression.

Elles poursuivent leur combat. Le collectif féministe Héro•ïnes 95, originaire du Val d'Oise, a lancé une pétition intitulée #MeTooGHB : pour une prise en charge digne, rapide et efficace des victimes.

Mise en ligne sur Change.org le 12 janvier à l'attention de Marlène Schiappa, ministre déléguée à la Citoyenneté, elle a recueilli près de 15.000 signatures à date de ce mercredi, dont celle du Collectif Féministe Contre le Viol, du Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes, et du Planning Familial. 

Cette pétition s'inscrit dans le prolongement du mouvement #BalanceTonBar, démarré au Royaume-Uni, puis en Belgique et en France à l'automne 2021. Il dénonce les violences sexistes et sexuelles subies par les femmes dans les lieux festifs, bars ou discothèques, et notamment, l'administration forcée de substances toxiques pouvant mener à des agressions sexuelles, ou viols. Il déplore aussi la mise en doute de la parole des victimes et le fait que forces de l'ordre et/ou personnels soignants leur fassent porter la responsabilité de leur agression.

Avec cette pétition #MeTooGHB, le collectif Héro•ïnes 95 pointe que "le manque de formation et de connaissances du personnel hospitalier et des forces de l’ordre sur les risques encourus tant physiques que psychiques [...]  lors de ce type d’agression met non seulement en péril la procédure, mais met également en danger la santé des victimes" et les "décourage" de porter plainte.

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Il rappelle aussi que "les enquêtes et les examens des UMJ (Unités médico judiciaires) doivent apporter les preuves nécessaires, et non les victimes". Il dénonce par ailleurs le manque de moyens à l'hôpital, où les tests sanguins et urinaires ne sont parfois pas réalisés à temps, et le manque de moyens de la justice face à ce type d'affaires. 

Six mesures concrètes pour lutter contre les agressions au GHB

Les Héro•ïnes 95 formulent aussi six demandes concrètes pour améliorer la prise en charge des victimes de GHB, ou autres substances altérant le discernement. 

D'abord, l'élaboration d'un "message de prévention non stigmatisant" envers les victimes dans les établissements de santé, et les médias. Puis, des "formations à l’accueil et à la prise en charge spécifique des victimes sous soumission chimique" dans les commissariats et services d'urgence. La pétition réclame aussi la mise en place d'Unités Médico-Judiciaires "uniquement consacrées à l’accueil des victimes d’agressions sexistes et/ou sexuelles". 

La pétition réclame aussi un "bilan médical et des traitements préventifs appropriés tels qu’en cas d’exposition au VIH, la pilule du lendemain" pour les victimes de substances altérant le discernement. 

Enfin, elle demande que "chaque plainte" soit instruite, et que des fonds soient débloqués "pour aider les établissements festifs à mettre en place un dispositif de prévention à destination du public", former leur personnel ou sécuriser les lieux. 

Cette pétition suit une tribune publiée dans Le Monde le 30 décembre dernier, signée par une centaine d'associations. "In fine, libération de la parole ou pas, les victimes sont là ; elles dénoncent, demandent justice et souhaitent ardemment que plus personne ne vive cet enfer." 

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