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En Grèce, les premières affaires du mouvement #metoo devant la justice

Près d’un an après le début du mouvement #metoo en Grèce, un entraîneur de la fédération de voile, accusé de viol sur mineur, doit être entendu à partir de mercredi 26 janvier par la justice.

Par  (Athènes, correspondance)

Publié le 25 janvier 2022 à 15h55, modifié le 25 janvier 2022 à 16h28

Temps de Lecture 4 min.

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L’ancienne médaillée d’or olympique de voile Sofia Bekatorou arrive au tribunal à Athènes, le 12 janvier 2022. Elle témoigne lors du procès historique d’un entraîneur de voile grec accusé de viol sur mineur, un an après que la championne olympique a lancé le mouvement #metoo en Grèce.

« Cela m’a pris dix ans pour comprendre qu’un enfant n’est pas coupable », a récemment confié à la presse grecque la plaignante de 21 ans, qui accuse son entraîneur de voile, de 18 ans son aîné, de l’avoir violée alors qu’elle avait entre 11 et 13 ans. Mercredi 26 janvier, la jeune femme sera appelée à la barre pour témoigner lors d’une audience à huis clos. Ce procès est le premier directement issu du mouvement #metoo, qui a vu le jour tardivement en Grèce il y a un peu plus d’un an, après le témoignage de la championne olympique de voile Sofia Bekatorou.

En décembre 2020, cette athlète avait déclaré publiquement avoir été agressée sexuellement à l’âge de 21 ans par un haut responsable de sa fédération en 1998, lors des préparations pour les Jeux olympiques de Sydney. Les faits la concernant étaient prescrits. Mais, en accord avec la victime, elle avait rapporté au procureur le cas de la jeune fille agressée sexuellement par l’entraîneur Triantafyllos Apostolou ; ce dernier avait dévoilé lui-même son identité dans une interview à un média grec. Sofia Bekatorou doit être entendue comme témoin lors du procès.

Dans la société patriarcale grecque, la sportive a brisé un tabou et libéré la parole de nombreuses femmes agressées. Dans les mois qui ont suivi ses déclarations se sont succédé des révélations touchant les milieux sportif, universitaire, culturel… Accusé de viols sur mineurs, l’ex-directeur artistique du Théâtre national grec, Dimitris Lignadis sera jugé à partir de février. Au mois de mars, ce sera au tour d’un célèbre acteur, Petros Filippidis, de répondre à des accusations de viols sur des actrices.

Hausse « significative » des plaintes

Pour le premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, Sofia Bekatorou a permis d’« éveiller les consciences ». L’issue du procès qui s’ouvre mercredi « pourra permettre de donner confiance aux autres victimes d’abus sexuels, selon l’avocate de la plaignante, Clio Papapantoleon. La route est ouverte. Beaucoup d’affaires sont en cours. Dans l’ensemble, j’ai l’impression que la justice se montre à la hauteur par rapport à ce qui a commencé il y a un an », a-t-elle ajouté au micro de la radio Kokkino.

Dans une interview au magazine Marie Claire version grecque, Sofia Bekatorou dénonçait toutefois en décembre 2021 le fait que 37 plaintes de jeunes filles dans le milieu de la gymnastique soient restées lettre morte et que les auteurs présumés continuent d’occuper des postes à haute responsabilité dans la fédération.

Il y a quelques jours, une nouvelle affaire a enflammé les réseaux sociaux : Giorgia, une jeune femme de 24 ans, accuse trois hommes, dont des membres de la haute société de Thessalonique (deuxième ville du pays) et les propriétaires de Coca-Cola Grèce, de l’avoir droguée et violée dans un hôtel lors d’une soirée du Nouvel An. Une enquête a été ouverte.

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