BFMTV
Europe

Le gouvernement polonais sous les critiques après la mort d'une femme qui n'a pas pu recevoir d'IVG

Des manifestants protestent contre la quasi-interdiction de l'avortement en Pologne, le 27 janvier 2021 à Varsovie

Des manifestants protestent contre la quasi-interdiction de l'avortement en Pologne, le 27 janvier 2021 à Varsovie - Wojtek RADWANSKI © 2019 AFP

En Pologne, une femme enceinte de 37 ans est morte après le refus des médecins de pratiquer un avortement, selon la nouvelle législation anti-IVG du pays.

Un an après l'introduction de la loi anti-avortement en Pologne, une nouvelle histoire, racontée par The Guardian, risque de raviver la colère de l'opposition. À l'hôpital de la Bienheureuse Vierge Marie de Częstochowa, une femme enceinte est morte le 25 janvier dernier après s'être vue refuser un avortement, qui aurait pu sauver son état de santé.

Pour comprendre, il faut remonter à l'hospitalisation de la jeune femme de 37 ans, Agnieszka T., le 21 décembre. Attendant des jumeaux, la future mère se rend dans ce centre, car elle ressent des douleurs, malgré "une bonne forme physique". Elle n'en est qu'à son premier trimestre de grossesse.

Deux jours plus tard, le premier fœtus meurt dans l'utérus, mais n'est pas retiré par les médecins, selon les règles établies par la nouvelle législation. D'après la famille d'Agnieszka T., l'état de santé de la patiente se détériore rapidement les jours suivants cette décision.

Il aura fallu attendre le ralentissement du rythme cardiaque du deuxième jumeau pour que l'hôpital décide de finalement interrompre la grossesse. Nous sommes le 31 décembre, soit dix jours après l'hospitalisation de la femme enceinte.

"Le gouvernement actuel a du sang sur les mains"

Pendant les semaines qui ont suivi, l'état d'Agnieszka T. n'a cessé de se détériorer, avant son décès le 25 janvier. Si l'hôpital n'a pas identifié la cause du décès, la famille déplore un choc septique, qui aurait pu être évité selon elle si la grossesse avait été interrompue directement.

"C'est la preuve que le gouvernement actuel a du sang sur les mains", a également ajouté la famille, dans un communiqué publié sur Facebook.

De son côté, l'hôpital affirme que la jeune femme avait été testée positif au Covid-19 et indique que "toutes les actions nécessaires ont été menées pour sauver la patiente".

En septembre dernier, la mort d'Izabela, une jeune Polonaise de 30 ans qui s'était vue refuser un avortement, avait déjà réveillé l'indignation des militants pro-IVG. Une faute médicale avait alors été reconnue par une enquête, condamnant l'hôpital à une amende.

Lina Fourneau