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Santé

Prévention du cancer de l’utérus : peut mieux faire

À l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus, les données nationales actualisées montrent que le dépistage et la vaccination doivent s’accélérer pour améliorer la prévention. De 59% en moyenne, le taux de couverture du dépistage reste en deçà des 70% préconisés. Idem pour la vaccination préventive anti-papillomavirus (HPV), qui n’est complète que chez 20% des adolescentes.

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Le papillomavirus

Le papillomavirus, vu par l'imagerie électronique.

CAVALLINI JAMES / BSIP / BSIP via AFP

C’est un cancer face auquel deux armes de choc, le dépistage et la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), sont disponibles. Pourtant, chaque année en France, près de 3000 femmes développent cette maladie et 1100 en meurent.

Entre 25 et 45 ans, 65% des femmes ont pratiqué ce dépistage du cancer du col de l'utérus

17 millions de femmes sont concernées sur le territoire national. Le programme de dépistage lancé en 2018 avait pour objectif de toucher celles qui ne réalisaient pas ou pas régulièrement un suivi gynécologique (lire l'encadré ci-dessous). Ce dépistage est certes en progression, mais reste à ce jour encore insuffisant, selon les derniers chiffres mis à jour par Santé Publique France (SpF)  avec l'Institut national du cancer (Inca), à l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus. 

À la lecture des données analysées, celles de 2018 à 2020, ce programme n’a en effet concerné que 59 % des femmes de 25 à 65 ans, une valeur bien en deçà des 70 % préconisés par l’Union européenne. De plus, ce chiffre global masque de fortes variations selon l’âge et les territoires. Entre 25 et 45 ans, 65% des femmes ont pratiqué ce dépistage, mais ce taux diminue fortement dès 50 ans. Résultat, entre 60 et 65 ans, elles ne sont plus que 45 % à en avoir bénéficié. D’autre part, c’est dans les départements et régions d’outre-mer (à l’exception de La Réunion) comme dans les départements franciliens de Seine-Saint-Denis, du Val d’Oise et du Val-de-Marne que les couvertures les plus faibles, inférieures à 50 %, sont observées. Inversement, les couvertures les plus élevées (plus de 67%) sont retrouvées dans le Rhône, en Haute Garonne, en Isère et dans le Haut-Rhin, les deux derniers départements étant ceux où un programme de dépistage organisé existait depuis de nombreuses années.

Les chiffres de la vaccination contre les papillomavirus humains ne décollent pas

Bonne nouvelle néanmoins, souligne le communiqué de l’Inca : l’intégration du test HPV, c’est-à-dire la recherche du papillomavirus réalisée par les laboratoires au niveau du prélèvement s’est faite quant à elle très rapidement. En effet, ce test, qui représentait en 2019 moins de 1 % des tests de dépistage chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, est monté à 25 % en 2020 et à 65 % pour les six premiers mois de 2021. 

Du côté de la vaccination contre les papillomavirus humains (HPV), là encore les chiffres ne décollent pas. Bien que recommandée pour toutes les jeunes filles depuis 2007 et pour tous les jeunes garçons depuis janvier 2021, la couverture vaccinale patine. En 2020, seul un tiers des jeunes filles de 16 ans ont en France reçu un schéma complet de vaccination (deux ou trois doses selon les vaccins), contre plus de 80% au Royaume-Uni et dans les pays nordiques.

En pratique : le dépistage du cancer du col 

Le test de dépistage  un frottis  doit être réalisé tous les trois ans entre 25 et 29 ans (après deux tests réalisés à un an d’intervalle et dont les résultats sont normaux) et tous les cinq ans entre 30 et 65 ans. Il peut être réalisé par un gynécologue, un médecin généraliste, une sage-femme ou en laboratoire de biologie sur prescription médicale. En pratique, il s'agit d'un prélèvement réalisé au niveau du col de l’utérus pour détecter au plus tôt des cellules anormales (examen cytologique) ou la présence du papillomavirus (test HPV).
Si le dépistage est positif, cela ne signifie pas qu’il y a un cancer mais que le virus ou des cellules anormales ont été détectés. Dans ce cas, des examens complémentaires peuvent être prescrits. Si ceux-ci détectent des lésions précancéreuses, elles pourront être soignées avant l’apparition d’un cancer. S’il s’agit déjà d’un cancer, il pourra être traité à un stade précoce avec des soins plus légers permettant de préserver davantage la fertilité. Les femmes qui n’ont pas réalisé de dépistage dans ces intervalles de temps recommandés sont invitées par courrier à en réaliser un et bénéficient depuis 2018 d’une prise en charge à 100 % du test, sans aucune avance de frais. 

Pour en savoir plus : Les réponses aux questions que vous vous posez.

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