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Quand le sport aide les femmes victimes de violences à se reconstruire

Des associations proposent d’intégrer le sport dans le parcours de soins des femmes qui ont subi des violences sexuelles et/ou conjugales pour tenter de panser leurs plaies.

Publié le 25 janvier 2022 à 06h00 Temps de Lecture 3 min.

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Dix mille pas et plus. « Le sport m’a sauvée. » Aujourd’hui âgée de 42 ans, Carole Robert a été victime de viols et d’agressions sexuelles, de 6 à 18 ans, par le voisin de ses parents, dans un petit village de la Creuse. Celui qu’elle appelle « le gourou », alors âgé d’une cinquantaine d’années, la viole plusieurs fois par semaine, sans que personne ne s’en aperçoive, ni sa famille ni ses enseignants – alors qu’elle a redoublé le CP et la 6e. Elle se passionne pour le tennis de table à l’école primaire et trouve là la seule échappatoire à son calvaire durant ces années de silence.

Elle devient sportive de haut niveau, jusqu’à endosser le rôle d’entraîneuse de l’équipe de France handisport de tennis de table lors des Jeux olympiques d’Athènes et de Pékin. Elle est, depuis peu, conseillère en haute performance paralympique en Occitanie, c’est-à-dire qu’elle accompagne les athlètes paralympiques et leurs coachs pour les JO de Paris en 2024, l’un des nouveaux postes de l’Agence nationale du sport.

Rongée par son passé, Carole Robert avait décidé de porter plainte contre son agresseur, en 2015, deux jours avant la fin de la prescription des faits. Mais le procès n’aura pas lieu, l’accusé décédant une semaine avant le début. Elle dit « revivre, ou vivre », depuis le 21 octobre 2021. C’est à cette date que la justice la reconnaît victime de viols et d’agressions sexuelles. « Le sport a toujours été un objectif qui m’a tenue », confie Carole Robert, qui œuvre pour la lutte contre les violences sexuelles. « Sans le sport, je ne serais plus là, je serais morte. »

Effets positifs indéniables

La triple championne du monde de karaté, Laurence Fischer, œuvre elle aussi pour « permettre aux femmes victimes de violences de se reconstruire », à travers son association Fight for Dignity, créée en mars 2017.

Elle organise notamment, depuis mars 2018, des séances de karaté à la Maison des femmes de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour ces publics. On sait que les violences ont de lourdes conséquences sur la santé physique et psychique des victimes. Et si le sport pouvait panser certains de ces maux ? Certes, l’isolement et les violences subies représentent des freins à l’accès à une activité sportive, mais les effets positifs sont indéniables : se réapproprier un corps abîmé, restaurer l’estime de soi, retisser des liens… – des études sont en cours notamment au sein de l’unité de recherche sport et sciences sociales de l’université de Strasbourg.

Dans cette optique, le Quadrathlon des femmes est né d’une alliance entre l’association Solidarité femmes 13 – qui fait partie du réseau de la Fédération nationale solidarités femmes –, l’association Marseille Solutions et l’UCPA. Il est soutenu par la Fondation de France et la délégation départementale aux droits des femmes et à l’égalité des Bouches-du-Rhône.

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