Présidentielle 2022 : Sept associations féministes réclament « un plan d’urgence pour l’égalité » au prochain locataire de l’Elysée

REVENDICATIONS Les militantes déclinent dix mesures à mettre en place dès le début du prochain quinquennat

X.R. avec AFP
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Lutte contre les violences sexuelles, inégalités salariales, congé parental, les revendications sont nombreuses. (illustration)
Lutte contre les violences sexuelles, inégalités salariales, congé parental, les revendications sont nombreuses. (illustration) — CELINE BREGAND/SIPA

« Jamais la société ne s’est autant alarmée des féminicides, et pourtant, nous continuons de compter nos mortes. » Dès l’entame de leur tribune dans le Journal du Dimanche, les sept dirigeantes d’associations  féministes posent le ton. Parmi elles, Anne-Cécile Mailfert (Fondation des femmes), Dominique Guillien et Françoise Brié (Fédération nationale solidarité femmes), Danielle Bousquet (Fédération nationale des centres d’information sur les droits des femmes et des familles) et Sarah Durocher (Planning familial).

« Si la société s’est aussi saisie de la question des violences sexuelles, il n’y a jamais eu aussi peu de condamnations judiciaires », ajoutent-elles. Autres paradoxes : « si l’indignation progresse face à l’inégalité salariale, les femmes sont toujours discriminées. Si la préoccupation avance concernant le partage des tâches domestiques, les femmes en prennent toujours une part écrasante ». D’où un « sursaut » réclamé aux  prétendants à l’Elysée : ils doivent « s’engager sur dix mesures ambitieuses à mettre en place dans les cent premiers jours de la nouvelle mandature », un véritable « plan d’urgence pour l’égalité ».

Un « Grenelle de l’égalité salariale », lutte contre l’industrie pornographique…

Première mesure : « investir un milliard d’euros par an pour mettre fin aux violences conjugales. En formant les professionnels pouvant être en contact avec des femmes victimes de violences, en triplant les places d’hébergement spécialisé et en augmentant le financement des associations ». Autre demande : « constitutionnaliser le droit à l’IVG et rendre effectif l’accès à ce droit pour toutes les femmes sur le territoire français. Supprimer la double clause de conscience des praticiens (permettant à des praticiens de refuser de pratiquer un avortement) et revaloriser cet acte médical ».

La tribune réclame de « lancer un Grenelle de l’égalité salariale pour revaloriser les métiers féminisés et (de) garantir la présence des femmes dans les secteurs d’avenir, tout en luttant contre le temps partiel contraint et les discriminations en entreprise ». « Mettre en place des tribunaux et des brigades spécialisés, formés à la lutte contre les violences faites aux femmes et volontaires », « garantir l’éducation de chaque enfant à l’égalité, à la sexualité et à la vie affective », « lutter contre l’ industrie pornographique » sont d’autres demandes.

Ces dirigeantes plaident encore pour « allonger le congé obligatoire du second parent (congé paternité), revaloriser le congé maternité sans perte de salaire et instaurer un congé parental attractif pour les deux parents ». Enfin, autre doléance : « créer une coordination nationale de la lutte contre les violences faites aux femmes sous l’égide du président ou de la présidente de la République ».