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Vue aérienne de Libreville, la capitale du Gabon.

Gabon : plus de 2000 appels reçus en 9 mois sur la ligne de téléphone pour les femmes victimes de violences (CEDAW)

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Vue aérienne de Libreville, la capitale du Gabon.

Gabon : plus de 2000 appels reçus en 9 mois sur la ligne de téléphone pour les femmes victimes de violences (CEDAW)

Droits de l'homme

Les droits des femmes sont en nette progression au Gabon, néanmoins et malgré la supériorité du droit international sur le droit interne, des vides juridiques demeurent dans le pays, à l’instar des discriminations dans la loi et d’un déficit d’application des lois au niveau local, qui se heurte à « la dualité entre le droit positif et les pesanteurs socioculturelles ». 

C’est l’une des observations soulevée, mercredi à Genève par une experte membre du Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), lors de l’examen périodique du rapport du Gabon.

Dénoncer les auteurs de violences et accompagner les victimes

Présentant le rapport de son pays, la Ministre des affaires sociales et des droits de la femme du Gabon, Prisca Raymonda Nlend Koho, a détaillé les contours d’une plateforme visant à lutter contre les violences à l’égard des femmes.

Le Gabon a créé une plate-forme pour permettre la dénonciation des auteurs de violences et pour accompagner les victimes, un numéro gratuit – le 1404 – est effectif depuis avril 2021.

Plus de neuf mois après sa création, plus 2000 appels relatifs aux violences ont été enregistrés et traités, dont 85 cas de victimes de violences physiques. 

« La saisine directe des Cellules d’Ecoute du Ministère des Affaires Sociales, par les victimes, aboutit également aux divers accompagnements prévus par ce dispositif… Parmi ces accompagnements, il existe des Cliniques juridiques ayant pour objectif l’aide aux femmes victimes de violences dans la procédure de dépôt et de suivi des plaintes », a précisé la Ministre.

Le nouveau Code pénal alourdit la peine concernant le harcèlement en milieu professionnel et reconnaît le viol conjugal comme une infraction.

Les victimes ont été prises en charge dans les centres hospitaliers universitaires partenaires. Près de 320 cas ont été reçus par les travailleurs sociaux des cellules d’écoute, pour orientation ou médiation.

« La typologie des violences identifiées aussi bien par le centre d’appel que par les cellules d’écoute a trait aux violences sexuelle, physique, psychologique, verbale, administrative, économique, ainsi qu’aux problématiques liées à la spoliation et à la maltraitance des veuves et des orphelins », a précisé Mme Nlend Koho.

Plus largement, les notions de harcèlement sexuel et de harcèlement moral font désormais l’objet d’une définition détaillée dans le nouveau Code pénal et sont assorties de sanctions pénales conséquentes. 

Le nouveau Code pénal alourdit la peine concernant le harcèlement en milieu professionnel et reconnaît le viol conjugal comme une infraction, a conclu Mme Nlend Koho.