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Des militantes pro-avortement s’étaient réunies devant le parlement pour réclamer qu’il n’y ait aucun délai. «Nous sommes ici pour représenter toutes les victimes de viol qui seront forcées à la clandestinité ou à la maternité en cas de viol car les délais imposés par l’Assemblée nationale sont trop restrictifs», a déclaré l’AFP Veronica Vera, 31 ans, qui avec d’autres militantes s’est déshabillée devant le parlement pour protester. Des opposants à l’avortement ont également manifesté à proximité du bâtiment.
Un texte qui pourrait évoluer
Le texte doit désormais être soumis au président conservateur Guillermo Lasso qui a déjà prévenu qu’il y mettrait son veto. En cas de veto total, le parlement pourra à nouveau examiner le texte dans un délai d’un an et devra alors l’adopter à la majorité des deux tiers (91 votes sur 137). En cas de veto partiel, le chef de l’Etat devra présenter un texte alternatif pour examen au parlement où son parti ne détient pas la majorité.
En avril, la Cour constitutionnelle a dépénalisé l’avortement dans tous les cas de viol. Il n’était jusque-là autorisé qu’en cas de viol contre une femme handicapée ou s’il y avait un danger pour la vie de la mère.
Sept mineures de moins de 14 ans accouchent quotidiennement en Equateur, pays de 17 millions d’habitants, au troisième rang en Amérique latine pour les grossesses adolescentes, selon des chiffres officiels. En dehors de la loi, l’IVG est passible de deux années de prison.
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En Amérique latine, l’avortement est légal en Uruguay, à Cuba, en Argentine, dans la ville de Mexico et trois Etats mexicains. Il est totalement interdit au Salvador, au Honduras, au Nicaragua, en République dominicaine et en Haïti. Dans les autres pays d’Amérique latine, il n’est autorisé que dans les cas où la vie de la femme est en danger, en cas de viol ou si le fœtus n’est pas viable.