Des commerces refuges pour les femmes harcelées à Montpellier

Dans le cœur de ville, les femmes seules se sentent en insécurité, le nombre de faits signalés ayant explosé pendant l’été 2020. La municipalité réplique avec un réseau de refuges.

Rue Saint-Guilhem à Montpellier (Hérault), Fatma Nakib, adjointe à l'égalité femme-homme, montre à Sacha Soultanian du magasin «Au bon vélo», l'application «Destination Hérault» où sont géolocalisés les commerces refuges. LP/Christian Goutorb
Rue Saint-Guilhem à Montpellier (Hérault), Fatma Nakib, adjointe à l'égalité femme-homme, montre à Sacha Soultanian du magasin «Au bon vélo», l'application «Destination Hérault» où sont géolocalisés les commerces refuges. LP/Christian Goutorb

    Les harceleurs de rue et pire encore les agresseurs de femmes sont priés de passer leur chemin ou de se tenir tranquille à Montpellier. La mairie et la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Hérault mettent en place des zones refuges, où les femmes qui se sentent menacées peuvent demander de l’aide. « Ces commerces arborent un logo. Ils sont géolocalisés sur l’application « Destination Hérault ». Cinquante établissements ont déjà candidaté et nous visons un réseau de 100 commerces en centre-ville, là où il existe des lieux de convivialité, bars et restaurants », explique Fatma Nakib, adjointe au maire, en charge de l’égalité femme-homme.

    Des cours d’autodéfense réservés aux femmes

    Les commerçants reçoivent une formation de trois heures pour accueillir dans les meilleures conditions des femmes ou des membres de minorités discriminées en état de stress ou de panique. Pour se faire connaître sans éveiller l’attention, les victimes disposent d’un mot de passe : Maguelone. « C’est important pour nous de bien accueillir et pouvoir venir en aide aux personnes en difficulté. Et nous disposons même d’une salle de repos », explique Sacha Soultanian de la boutique « Au bon vélo » dans la très commerçante rue Saint-Guilhem en plein centre.



    Pour sécuriser l’espace public, la mairie et la CCI ont également mis en place des cours d’autodéfense réservés aux femmes et dont la première séance d’entraînement a lieu le samedi 19 mars. « Preuve que cette proposition répond à un besoin, les créneaux de formation pour se défendre ont été réservés en moins de trois heures. Et nous allons doubler le nombre des séances », ajoute Fatma Nakib. Ce train de mesures s’ajoute aux moyens habituels, la vidéosurveillance urbaine qui permet d’identifier les fauteurs de troubles et les patrouilles de police municipale.