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A Polytechnique, des violences sexuelles révélées par une enquête interne

Près d’une étudiante sur quatre interrogée affirme avoir été victime d’une agression sexuelle depuis le début de sa scolarité dans l’établissement. L’enquête fait aussi apparaître onze cas de viol ou de tentatives de viol.

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Publié le 11 avril 2022 à 17h30, modifié le 12 avril 2022 à 06h43

Temps de Lecture 4 min.

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Le défilé de l’Ecole polytechnique sur l’avenue des Champs-Elysées, à Paris, le 14 juillet 2015.

Des fêtes étudiantes où l’alcool coule à flot, l’isolement du plateau de Saclay, un déséquilibre entre le nombre de filles et de garçons (17 % d’étudiantes), une culture militaire empreinte de stéréotypes sexistes... Et une envie de « se lâcher » après avoir travaillé lourdement pour intégrer l’école d’ingénieurs la plus prestigieuse de France. Voilà le contexte dans lequel s’épanouissent des violences sexistes et sexuelles à Polytechnique, comme ailleurs dans de nombreuses grandes écoles françaises.

La prise de conscience de ces dérives, en particulier depuis l’enquête menée à CentraleSupélec à la rentrée de septembre 2021, a poussé Polytechnique à réaliser sa propre enquête interne sur le sujet, à la demande des associations étudiantes.

Les résultats, auxquels Le Monde a eu accès, ont été présentés début mars en interne. Forte d’un nombre de réponses conséquent (2 100 sur un questionnaire envoyé à 3 400 jeunes entrés à l’école entre 2018 et 2021, tous cursus confondus), celle-ci offre une photographie inédite des violences subies par plusieurs étudiantes.

Ainsi, 23 % des interrogées disent avoir été victimes d’une agression sexuelle pendant leur scolarité à Polytechnique : sans leur consentement, on leur a touché les seins, les fesses, on s’est frotté à elles ou on les a embrassées ; 11 % des femmes ayant répondu à l’enquête affirment avoir reçu des propositions sexuelles insistantes « malgré leur refus ». Trois jeunes disent avoir été droguées à leur insu pendant une fête étudiante. Et onze personnes (dont dix femmes) affirment avoir été victimes d’une tentative de viol ou d’un viol durant leur scolarité à l’X.

Culture sexiste

« Nous avions connaissance de quatre situations qui avaient été remontées via notre cellule dédiée. Mais tout est anonyme : la plupart des victimes ne souhaitent ni donner leur nom ni celui de leur agresseur. La libération de la parole reste compliquée », regrette le directeur général de l’école, François Bouchet, qui a effectué, à la suite des résultats de cette enquête, un signalement au procureur de la République.

Depuis le début de son mandat en 2017, il souligne avoir pris des sanctions individuelles dans de nombreux domaine : interdictions de soirées, jours d’arrêts, obligations de travaux d’intérêt généraux... « Nous avons aussi démis de ses fonctions un cadre militaire, qui avait un comportement inapproprié avec les jeunes femmes. Il est également arrivé que des militaires de renfort, qui viennent pendant la Courtine [le mois de formation militaire au moment de l’arrivée des élèves sur le campus], soient signalés à leur hiérarchie en raison de propos déplacés envers les filles. »

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