EDUCATIONUn dirigeant taliban tente de rassurer sur l’éducation des filles

Un des principaux dirigeants talibans promet de « bonnes nouvelles » sur l’éducation des filles

EDUCATIONDans une rare interview donnée à CNN, Sirajuddin Haqqani a promis de « très bonnes nouvelles » sur le retour des filles dans les école secondaires
Sirajuddin Haqqani, ministre de l'Intérieur du gouvernement nommé par les talibans.
Sirajuddin Haqqani, ministre de l'Intérieur du gouvernement nommé par les talibans. - Wakil KOHSAR / AFP / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le ministre de l’Intérieur du gouvernement nommé par les talibans, Sirajuddin Haqqani, a promis lundi de « très bonnes nouvelles » pour « très bientôt » au sujet d’un retour des filles dans les écoles secondaires en Afghanistan, dans une rare interview avec la chaîne américaine CNN International.

Fin mars, les talibans, au pouvoir depuis le retrait, en août, des forces américaines, ont fait refermer aux filles les lycées et collèges, quelques heures à peine après leur réouverture pourtant annoncée de longue date.

Ce revirement inattendu, ordonné par le chef suprême du mouvement et du pays, Hibatullah Akhundzada, a indigné la communauté internationale. « J’aimerais apporter une clarification. Personne ne s’oppose à l’éducation pour les femmes », a déclaré Sirajuddin Haqqani.

Il a fait valoir que les filles pouvaient déjà aller en classe au primaire. « Au-delà de ces niveaux, le travail se poursuit sur un mécanisme » permettant de rouvrir les écoles secondaires, a-t-il ajouté dans sa toute première interview télévisée. « Très bientôt, vous allez entendre de très bonnes nouvelles à ce sujet », a-t-il assuré à la journaliste vedette de CNN International, Christiane Amanpour.

La question du port du hijab au centre

Sirajuddin Haqqani a laissé entendre que ce « mécanisme » était lié à la tenue vestimentaire exigée pour les futures élèves, expliquant que l’éducation devait être basée sur la « culture » afghane et les « règles et principes islamiques », et évoquant « plus largement » la question du port du hijab.

Les talibans ont exigé après leur retour au pouvoir que les femmes portent au minimum un hijab, un foulard couvrant la tête mais laissant apparaître le visage. Mais depuis début mai, ils leur ont imposé le porte en public d’un voile intégrale, de préférence la burqa, déjà obligatoire lors de leur premier passage au pouvoir entre 1996 et 2001.

« Quelqu’un qui confie ses filles ou ses sœurs le fait sur la base d’une confiance totale. Nous devons créer les conditions pour garantir leur honneur et leur sécurité. Nous prenons des mesures à cette fin », a-t-il assuré.

Suspect le plus recherché

Le réseau Haqqani est accusé d’avoir commis certains des attentats les plus violents perpétrés par les talibans en Afghanistan ces 20 dernières années. Sirajuddin Haqqani lui-même figure toujours sur la liste des suspects les plus recherchés du FBI, qui a promis jusqu’à 10 millions de dollars pour toute information pouvant mener à son arrestation.

Sur CNN, le ministre a expliqué que « les vingt dernières années étaient une période de combat défensif et de guerre », mais qu’il voulait à l’avenir « avoir de bonnes relations avec les Etats-Unis et la communauté internationale ».

« Actuellement, nous ne les voyons pas comme des ennemis », a-t-il insisté, assurant que les talibans entendaient respecter l’accord signé avec Washington en 2020, dans lequel ils s’engagent à ne pas laisser l’Afghanistan devenir à nouveau une base arrière pour des attaques terroristes visant les Américains.

Sujets liés