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L’objectif est de rendre utilisable les résultats par la justice. Cette initiative pourrait être une première en France

Le CHRU de Nancy a lancé un protocole de prélèvements destinés aux personnes droguées à leur insu, comme celles piquées dans les discothèques, et dont les échantillons seront utilisables par la justice, a-t-on appris mardi 17 mai auprès de l’établissement.

Actif depuis lundi, ce dispositif propose aux personnes qui soupçonnent avoir reçu à leur insu une substance psychoactive des prises de sang ou des prélèvements d’urine, explique Emmanuel Puskarczyk, chef de service du centre antipoison de Nancy, ville où deux personnes ont déposé plainte récemment pour des allégations de piqûres en boite de nuit.

Conservés au CHU

Les personnes concernées peuvent se rendre directement aux urgences du CHRU ou encore contacter le 15 ou le centre antipoison.

Cela permet de « prendre le temps » de la réflexion pour un éventuel dépôt de plainte, poursuit le Dr Puskarczyk.

Les échantillons, conservés pendant cinq jours au CHRU, ne seront en revanche analysés que s’ils font l’objet d’une réquisition de la justice, dans le cadre d’une enquête. Dans le cas contraire, ils seront détruits le sixième jour, précise-t-il.

Une fois le prélèvement fait, la personne se voit remettre une « check-list » lui indiquant notamment la date limite pour la plainte, détaille le Dr Puskarczyk, qui insiste sur la nécessité d’un prélèvement précoce afin d’identifier au mieux les substances administrées. « Idéalement », sang et urine doivent ainsi être prélevés « dans les 48 heures » suivant l’administration.

Une fois le prélèvement fait, la personne se voit remettre une « check-list » lui indiquant notamment la date limite pour la plainte

Selon le toxicologue, le CHRU de Nancy travaille « depuis l’automne » sur ce protocole, avant donc l’émergence du phénomène des piqûres en boites de nuit observé depuis plusieurs semaines un peu partout en France.

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L’initiative de l’établissement lorrain pourrait être une première en France : « on a regardé s’il y avait déjà des choses (similaires dans d’autres hôpitaux) mais nous n’avons rien trouvé », indique le Dr Puskarczyk, qui va présenter ce projet mardi au 60e congrès de la société de toxicologie clinique, à Paris.