C’est à l’occasion d’un Mondial organisé dans un pays où les droits des femmes sont restreints que le comité d’arbitrage de la FIFA avait proposé, pour la première fois, un contingent féminin dans sa liste des 105 arbitres voués à diriger la Coupe du monde masculine. Trois d’entre elles – la Française Stéphanie Frappart, la Rwandaise Salima Mukansanga et la Japonaise Yoshimi Yamashita – étaient désignées parmi les 36 arbitres de champ.
Stéphanie Frappart devient, ce jeudi, la première femme à arbitrer un match de la Coupe du monde masculine, lors de la rencontre entre l’Allemagne et le Costa Rica, a annoncé, mardi, la FIFA. A 38 ans, elle franchit encore un palier supplémentaire au sifflet, elle qui était déjà la première femme à officier en deuxième division française (2014), en Ligue 1 masculine (2019), en Supercoupe d’Europe (août 2019), en Ligue des champions (décembre 2020), à l’Euro 2021, et en finale de Coupe de France, le 7 mai dernier.
«Nous sommes ravis de compter [ces femmes] dans le contingent d’arbitres […]. Leur désignation est le résultat d’un long processus entamé il y a plusieurs années, qui a commencé par la nomination d’arbitres femmes pour certaines compétitions masculines seniors et de jeunes de la FIFA», avait souligné Pierluigi Collina, le président de la Commission des arbitres de l’instance mondiale en mai au moment de la nomination des arbitres femmes.
Les six sélectionnées «enchaînent depuis plusieurs années les prestations de haut vol», avait insisté l’Italien. «Comme toujours, les critères que nous avons utilisés sont la qualité avant tout et les arbitres sélectionnés représentent le plus haut niveau d’arbitrage au monde», poursuit Pierluigi Collina, qui avait arbitré la finale de la Coupe du monde 2002. «De cette façon, nous souhaitons ainsi démontrer que la qualité de l’arbitrage n’a rien à voir avec le genre», dit celui qui espère «qu’à l’avenir, la présence d’arbitres femmes lors de compétitions masculines de haut niveau (sera) considérée comme la règle plutôt que l’exception».
Clément Turpin arbitre d’Equateur-Sénégal
Outre Stéphanie Frappart, d’autres arbitres français seront du voyage au Qatar, dont Clément Turpin, arbitre de champ d’Equateur-Sénégal (1-2) ce mardi. Cyril Gringore et Nicolas Danos y sont aussi, en tant qu’assistants. Benoit Millot et Jérôme Brisart figurent, eux, dans la liste pour l’assistance vidéo.
Pour tous les arbitres désignés au sein des six confédérations, auxquels s’ajoutent les 24 arbitres assistants vidéo, la préparation pour les 64 matchs du tournoi avait démarré au début de l’été «par des séminaires à Asunción, Madrid et Doha». Elle portait notamment sur «la protection des joueurs», «l’uniformité» dans l’application des règles, ainsi que «la compréhension des caractéristiques des équipes et des joueurs».
Mise à jour le 30 novembre 2022 à 9h après la nomination de Stéphanie Frappart pour le match Allemagne-Equateur