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États-Unis: des élus demandent à Google de protéger les données des femmes voulant avorter

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Photo d'illustration - AFP

"Nous sommes inquiets à l'idée que les logiciels de Google (...) ne deviennent des outils pour les extrémistes de droite", déclarent plusieurs élus démocrates ce mardi.

Plusieurs dizaines de parlementaires démocrates ont appelé Google ce mardi à cesser de collecter et conserver des données de géolocalisation d'utilisateurs qui pourraient être utilisées pour identifier des femmes cherchant à avorter.

"Dans un monde où l'avortement pourrait être rendu illégal, nous sommes inquiets à l'idée que les logiciels de Google (...) ne deviennent des outils pour les extrémistes de droite qui veulent réprimer les personnes en quête de soins de santé liés à la reproduction", ont écrit 42 élus dans une lettre ouverte adressée à Sundar Pichai, le dirigeant de Google.

"Car Google conserve des informations sur l'emplacement géographique de centaines de millions d'utilisateurs de smartphones, qu'il partage régulièrement avec des agences gouvernementales", continuent les personnalités politiques, emmenées par le sénateur de l'Oregon Ron Wyden et Anna Eshoo, une représentante de la Californie.

Le droit à l'avortement menacé par une future décision de la Cour suprême

D'après une fuite obtenue par Politico début mai d'un projet d'arrêt, la Cour suprême des États-Unis s'apprêterait à estimer que rien dans la Constitution américaine ne protège le droit à l'avortement.

Si ce projet d'arrêt était adopté, chaque État américain serait libre d'interdire ou d'autoriser les avortements, alors que la décision historique "Roe v. Wade" de 1973 les avait obligés à rendre légales les interruptions volontaires de grossesse (IVG).

"Google a eu le mérite d'avoir été l'une des premières entreprises aux États-Unis à insister sur l'obtention d'un mandat avant de révéler des données de géolocalisation aux forces de l'ordre, mais ça ne suffit pas", argumentent les élus démocrates.

Ils font valoir que les procureurs anti-avortement pourront obtenir les mandats nécessaires, si l'IVG devient illégale. "La seule façon de protéger les données de localisation de vos clients d'une surveillance aussi choquante du gouvernement est de ne pas les conserver du tout", assènent-ils.

A.G avec AFP