Une vingtaine d’Afghanes ont manifesté à Kaboul, dimanche 29 mai, aux cris de « Pain, travail, liberté ! », pour protester contre les restrictions imposées par les talibans aux libertés des femmes en Afghanistan.
« L’éducation est mon droit ! Rouvrez les écoles ! », ont également scandé les manifestantes, dont beaucoup portaient des voiles couvrant le visage. Elles se sont rassemblées devant le ministère de l’éducation.
Elles ont marché quelques centaines de mètres avant d’être stoppées par des talibans en civil, venus pour disperser la manifestation. « Nous voulions lire une déclaration, mais les talibans ne l’ont pas permis », a déclaré une participante après la marche. « Ils ont pris les téléphones portables de certaines filles et nous ont également empêchées de prendre des photos ou des vidéos de notre manifestation », a-t-elle ajouté.
Depuis leur retour au pouvoir, les talibans ont imposé une série de restrictions à la société civile, dont une grande partie vise à soumettre les femmes à leur conception intégriste de l’islam. Ils ont largement exclu les femmes des emplois publics, ont restreint leur droit à se déplacer et ils ont interdit l’accès des filles au collège et au lycée.
Restrictions en série
La dernière restriction date du début de mai, quand le gouvernement a publié un décret, approuvé par le chef suprême des talibans et de l’Afghanistan, Hibatullah Akhundzada, rendant obligatoire pour les femmes le port du voile intégral en public. Les talibans ont précisé que leur préférence allait à la burqa, ce voile intégral le plus souvent bleu et grillagé au niveau des yeux, mais que d’autres types de voile ne laissant apparaître que les yeux seraient tolérés.
Ils ont aussi estimé qu’à moins que les femmes n’aient une raison pressante de sortir, il était « mieux pour elles de rester à la maison ». Ces nouvelles mesures ont suscité l’indignation de la communauté internationale. Vendredi, les talibans ont rejeté l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU à revenir sur ces restrictions, jugeant « sans fondement » les inquiétudes exprimées sur ces questions.
Depuis vingt ans, les Afghanes avaient acquis des libertés nouvelles, retournant à l’école ou postulant à des emplois dans tous les secteurs d’activité, même si le pays est resté socialement conservateur.
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