Tabou des règles : « Les humiliations et les moqueries persistent encore sur le sujet »

Pour l’association Règles Élémentaires, briser le tabou des menstruations passe aussi et surtout par l’éducation.

Publié le |Mis à jour le |Pour information, cet article a été écrit il y a 2 ans.

Le tabou des règles est un fléau mondial. Et bien que les langues commencent à se délier, en parler reste compliqué dans de nombreux pays, y compris en France. L’une des raisons ? Le manque, voire l’absence d’éducation scolaire à ce sujet. Pour sensibiliser petits et grands et rappeler que les menstruations sont propres et naturelles, l’association Règles Élémentaires vient de lancer son premier festival sur la question.

Selon une récente enquête de l’ONG de développement Plan International France, plus de la moitié des jeunes filles françaises considèrent que les règles sont un sujet tabou à l’école. Pire encore, en Inde, une fille sur dix pense que les menstruations sont une maladie. Consciente du long chemin qui reste à mener contre ces préjugés, Règles Élémentaires, la première association française de lutte contre la précarité menstruelle, vient de lancer son premier festival dédié aux menstruations. Son nom ? Sans Gêne. Objectif : Briser les nombreux tabous sur le sujet.

Cet événement pédagogique s’est déroulé du 27 au 29 mai 2022, à Paris, à l’occasion de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Divers ateliers ludiques ont été proposés au cours de ces trois jours de sensibilisation : une projection de courts-métrages suivie de débats, des animations et des tables rondes sur diverses thématiques liées aux règles, telles que l’écologie, l’histoire, la sexualité ou encore l’éducation.

https://www.facebook.com/regleselementaires/videos/694358748483162

Déconstruire les préjugés dès l’enfance

Sensibiliser les jeunes, c’est justement l’une des principales missions de Règles Élémentaires. Car pour Laury Gaube, directrice de la communication et sensibilisation au sein de l’association, « la vision évolue sur le fait d’en parler, mais pas forcément sur l’accès à l’information. »

« Il y a une évolution certaine, mais davantage dans le fait de nommer les règles, de les mentionner, là où avant on n’en parlait presque jamais. Cela n’empêche pas les humiliations, les moqueries qui persistent encore sur le sujet. »

En effet, dans de nombreux pays, y compris en France, les stigmatisations perdurent autour des menstruations, ce qui ne cesse de renforcer les tabous. Par exemple, au Népal, les jeunes filles et les femmes sont contraintes de s’isoler dans des huttes lorsqu’elles ont leurs règles, tandis qu’en Inde, les trois-quarts des écolières sont privées de salles de classe durant cette période.

Selon les derniers chiffres recueillis par OpinionWay dans le cadre du baromètre annuel de l’association, 60 % des jeunes filles et femmes françaises n’ont reçu aucun enseignement formel à propos des règles, près d’une personne sur deux a déjà manqué l’école à cause de douleurs menstruelles, ou encore un tiers a déjà subi des moqueries ou discriminations liées à leurs menstruations.

Autre chiffre majeur, presque 100 % des adolescents et adolescentes de 16 à 19 ans souhaitent un enseignement menstruel intégré à leur programme scolaire. Pour répondre aux besoins et attentes de la jeunesse, Règles Élémentaires mène différentes actions dans les établissements scolaires. L’association propose notamment des ateliers de sensibilisation du CM2 jusqu’à la terminale. « Avec les lycéennes et lycéens nous abordons les tabous, l’usage des protections, les idées reçues sur les règles et nous laissons un temps d’expression et de questions anonymes. « 

« L’idée est de se questionner collectivement, avec les jeunes, sur leur rapport aux règles. »

Pour en savoir plus sur Règles Élémentaires et ses actions de sensibilisation, rendez-vous juste ici.

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