Comment Marthe Richard mit fin au bordel 

Devanture d'une maison de prostitution, Munich, Allemagne ©Getty - Silvia Otte
Devanture d'une maison de prostitution, Munich, Allemagne ©Getty - Silvia Otte
Devanture d'une maison de prostitution, Munich, Allemagne ©Getty - Silvia Otte
Publicité

Parmi les armes que les femmes mobilisèrent dans le passé pour lutter contre les formes de domination, il en fut une redoutable : la séduction

Tout le monde connaît l'histoire d' Eugène-François Vidocq, l'ancien bagnard devenu policier au début du XIXe siècle. Son fascinant destin montre comment les compétences qu'il avait acquises dans le milieu délinquant lui ont servi ensuite à réprimer le crime. Mais ce que beaucoup de gens ignorent c'est qu'il existe une version féminine de ce type de conversion sociale.

Parmi les rares armes que les femmes ont pu mobiliser dans le passé pour lutter contre les formes de domination qu'elles subissaient, ce n'est pas la violence, mais la séduction qui a joué le rôle essentiel. C'est ce que montre clairement l'histoire de Marthe Betenfeld, plus connue sous le pseudonyme de Marthe Richard,

Publicité

Marthe Betenfeld, alias Marthe Richard

Née en 1889 à Blâmont ((Meurthe-et-Moselle), elle était issue d'un milieu très modeste. Son père, violent et alcoolique, était ouvrier brasseur et sa mère domestique. A l'âge de 14 ans, Marthe fut engagée comme apprentie culottière dans une entreprise de Nancy. Pour échapper à son destin social, elle s'est livrée très jeune à la prostitution, fréquentant les "bordels à soldats" de Nancy, sous la coupe d'un souteneur italien. Fichée par la police, elle émigra à Paris pour poursuivre ses activités de travailleuse du sexe, comme on dit aujourd'hui. En 1907, Henri Richer, un riche industriel, succomba à ses charmes et l'épousa quelques années plus tard.

Bien que son nom n'ait pas été supprimé du fichier national de la prostitution, une nouvelle vie commença alors pour Marthe Richer. Ce mariage lui conférait en effet une respectabilité qu'elle affichait aux yeux de tous dans son hôtel particulier du quartier de l'Odéon. Elle put désormais mobiliser la formidable énergie qu'elle avait déployée jusque là pour survivre, dans des aventures qui faisaient l'admiration de tous.

En 1913, Marthe Richer fut ainsi la première femme ayant obtenu son brevet de pilote, Pendant la guerre, elle s'engagea dans les services du contre-espionnage français. Après le décès de son premier mari, Marthe épousa Thomas Crompton, le directeur financier de la fondation Rockefeller. Celui-ci ayant succombé à une crise d'urémie, Marthe Richer entama une nouvelle époque dans sa vie de veuve joyeuse (...)

La chronique est à écouter dans son intégralité en cliquant sur le haut de la page. Histoire, économie, sciences, philosophie, histoire de l'art… Écoutez et abonnez-vous à la collection de podcasts "Le Pourquoi du comment" ; les meilleurs experts répondent à toutes les questions que vous n'osez poser.

L'équipe