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Iran : deux femmes lesbiennes et militantes LGBTQ condamnées à mort

L'application de la peine de mort en Iran est dénoncée par de nombreux activistes à travers le monde, comme ici en Allemagne, en 2010. [JOHANNES EISELE / AFP]

Deux femmes, respectivement âgées de 31 et 24 ans, ont été condamnées à mort en Iran ce lundi, pour leur homosexualité. Accusées de promouvoir le mouvement LGBTQ, elles exhortent la communauté internationale à empêcher l’exécution.

Condamnées à mourir. Deux femmes lesbiennes et militantes LGBTQ accusées de promouvoir l’homosexualité ont été condamnées à mort en Iran, ce lundi 5 septembre. Elles exhortent la communauté internationale à empêcher leur exécution.

Zahra Sedighi Hamedani, âgée de 31 ans, et Elham Chubdar, 24 ans, ont été jugées par un tribunal dans la ville d’Ourmia (nord-ouest), selon l’organisation de défense des droits humains kurde «Hengaw».

La peine capitale

L’ONG a indiqué que les deux femmes sont également accusées de promouvoir la religion chrétienne et d'avoir interagi avec un média opposé au régime iranien. Les deux activistes sont actuellement détenues dans le quartier réservé aux femmes de la prison d’Ourmia.

Leur condamnation a été confirmée par l’Autorité judiciaire dans un communiqué publié lundi, sur le site Mizan Online. Les deux femmes encourent la peine la plus grave du code pénal iranien, avec comme chef d’accusation «corruption sur terre». Shadi Amin, coordinatrice de l'organisation iranienne de défense des droits des personnes LGBTQ «6Rang», basée en Allemagne, a également confirmé à l'AFP les verdicts. 

«Nous exhortons maintenant l'Allemagne et d'autres gouvernements étrangers à faire pression» sur l'Iran afin de parvenir à la libération des militantes, a-t-elle déclaré à l'agence de presse. «C'est la première fois qu'une femme est condamnée à mort en Iran en raison de son orientation sexuelle», a-t-elle affirmé.

une situation inquiétante

Le sort de Sedighi Hamedani, militante iranienne pro-LGBTQ de premier plan, suscitait déjà de grandes inquiétudes depuis plusieurs mois. Elle a été arrêtée en octobre 2021 par les forces de sécurité iraniennes alors qu'elle tentait de fuir en Turquie voisine.

«Ils sont après moi. Je dois partir immédiatement. Ma vie est en danger (…) Nous, la communauté LGBT, souffrons. Mais que ce soit par la mort ou la liberté, nous resterons sincères envers nous-mêmes», avait-elle déclaré dans des vidéos envoyées à l’ONG 6Rang, durant son périple. 

«J'espère trouver la liberté», avait-elle ajouté, affirmant aussi avoir été torturée notamment par électrocution alors qu'elle était détenue au Kurdistan irakien. 

La militante a ensuite été emprisonnée et mise à l’isolement durant deux mois. Selon l'ONG Hengaw, elle n'a pas eu le droit de voir un avocat durant sa détention en Iran, des agents ont menacé de l'exécuter, ont insulté son apparence physique, et l'ont prévenue qu'elle pourrait perdre la garde de ses deux enfants.   

Un rapport publié en avril par les ONG Iran Human Rights (IHR) et Ensemble contre la peine de mort (ECPM) recense l’exécution de plus de 330 personnes en 2021, en raison de leur homosexualité. Une hausse de 25% en comparaison avec l’année précédente, comptant un nombre accru de femmes. Cela s’explique par la prise de pouvoir du président Ebrahim Raïssi en août 2021, qui a augmenté considérablement le nombre d’exécutions ces derniers mois. 

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