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Pourquoi c'est important Journée mondiale pour le droit à l'avortement : de nombreuses manifestations prévues

Ce mercredi, de nombreuses manifestations sont prévues en France et ailleurs dans le monde pour faire valoir le droit à l'avortement. Quelques mois après la révocation de ce droit par la Cour suprême des États-Unis. 

La rédaction - 28 sept. 2022 à 06:10 - Temps de lecture :
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Une manifestation pro-IVG à Londres. Photo Sipa
Une manifestation pro-IVG à Londres. Photo Sipa

Ce mercredi marque la Journée mondiale pour le droit à l'avortement. Pour l'occasion, des manifestations sont organisées dans les grandes villes françaises, comme à Paris, Lyon ou Toulouse. Des rassemblements se dérouleront également dans d'autres pays du monde. En Hongrie, la population est invitée à descendre dans la rue pour montrer sa désapprobation au durcissement des règles d'avortement. À Mexico, au Mexique, une manifestation doit aussi avoir lieu. Le pays, autrefois très restrictif au sujet de l'interruption volontaire de grossesse (IVG), avance vers une légalisation progressive de l'avortement.

Pourquoi manifester pour le droit à l'IVG ?

Le ministère français des Affaires étrangères rappelle sur son site diplomatie.gouv que « le droit à l’avortement est un droit fondamental, inhérent à celui de disposer librement de son corps. Il est indispensable pour parvenir à l’égalité de genre et doit pouvoir s’exercer dans des conditions de sécurité, de respect et de dignité satisfaisantes ».

Dans certaines régions du monde, notamment en Afrique où de nombreux pays n'autorisent pas l'interruption volontaire de grossesse, les femmes ont recourt à des avortements « clandestins ». Menés dans des conditions sanitaires dangereuses, ils seraient la cause de plus de 10 % des décès maternels dans plusieurs régions du monde.

Quel est l'état du droit à l'avortement à travers le monde ?

Afrique : L'avortement est totalement interdit dans plusieurs pays, notamment en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient. L'Egypte, le Sénégal, le Gabon, Madagascar et la Mauritanie font par exemple partie des pays qui interdisent strictement les avortements.  

Amérique du Sud  : L'accès à l'IVG est interdit au Suriname, au Salvador et au Nicaragua. Ailleurs sur le continent, l'avortement reste un sujet sensible. Au Pérou, en Equateur et au Brésil, les femmes luttent régulièrement pour obtenir ce droit. Mais les lignes bougent. La Colombie a dépénalisé l'IVG en février 2022, pour tout motif et jusqu'à 24 semaines de grossesse. Au Chili, le droit à l'IVG figure dans le projet de nouvelle Constitution, qui a récemment été rejeté.

Amérique du Nord : Aux États-Unis, la Cour Suprême a remis en cause, en juin 2022, le droit à l’avortement. Il dépend désormais des différents États. À ce jour, déjà 18 États interdisent l’avortement dans le pays et quatre réduisent son accès.

Europe : L'interdiction totale demeure une exception en Europe. Ce droit est dénié aux femmes à Malte, où elles risquent jusqu'à trois ans de prison, ainsi qu'à Monaco et Andorre.

L'IVG est menacée en Pologne. En octobre 2020, le Tribunal constitutionnel local a supprimé la possibilité de recourir à l'IVG en cas de malformation du fœtus. Un critère qui concerne pourtant plus de 95 % des 1 000 avortements légaux pratiqués chaque année dans le pays.

Le droit à l'IVG est par ailleurs entravé en Espagne et en Italie, où de nombreux médecins utilisent leur clause de conscience pour exercer un refus de soin.

Asie : L'avortement est légal et facile d'accès en Chine. Mais le gouvernement appelle depuis peu à réduire les avortements jugés non-nécessaire médicalement.

En Corée du Sud, l’avortement n’est plus interdit depuis le 1er janvier 2021. En Thaïlande, il a été décriminalisé en février de la même année. Il est en revanche entièrement interdit d’avorter aux Philippines et au Laos. Et ce n'est autorisé qu'en cas de danger pour la vie ou la santé de la femme au Bangladesh, en Birmanie et au Sri Lanka.

Océanie : En Australie, l'avortement est autorisé dans tous les Etats depuis 2019 seulement. Mais il reste toutefois encore aujourd'hui difficile d’y accéder. Des manifestations ont eu lieu dans les grandes villes du pays à l'été 2022, en réaction à la révocation du droit à l'avortement aux Etats-Unis. On craint localement que les lobbies anti-avortement ne s'appuient sur ce qu'il se passe de l'autre côté de l'océan Pacifique.