Femmes dans l'histoire : comment mettre fin à l'oubli ?

Caricature de la suffragette Hubertine Auclert, parue dans le journal "Le Plat du Jour", le 24 avril 1910 ©Getty - API / Contributeur
Caricature de la suffragette Hubertine Auclert, parue dans le journal "Le Plat du Jour", le 24 avril 1910 ©Getty - API / Contributeur
Caricature de la suffragette Hubertine Auclert, parue dans le journal "Le Plat du Jour", le 24 avril 1910 ©Getty - API / Contributeur
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À l'occasion de la publication de "Les grandes oubliées" de Titiou Lecoq, Être et savoir s'interroge sur la place des femmes dans les manuels scolaires et l'enseignement de l'Histoire.

Avec
  • Titiou Lecoq Journaliste, romancière
  • Véronique Guarrigues Professeure agrégée au collège (académie de Toulouse), docteure en histoire moderne, membre du bureau de Mnémosyne
  • Yannick Ripa Professeure en histoire des femmes et du genre à l'Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Comment se saisir de la question de l'effacement des femmes dans l’enseignement et la transmission de l’Histoire ? Ces femmes qui furent chevaleresses, bâtisseuses, recluses, paysannes, autrices, ouvrières, suffragistes, journalistes (ce sont parfois les mêmes personnes), scientifiques, résistantes, et que quelques noms célèbres (oui Jeanne d’Arc, Madame de Lafayette, Olympe de Gouge) ont finalement peut-être servi à encore plus invisibiliser...

Réponse ce soir avec nos invitées Titiou Lecoq, journaliste, essayiste et romancière, autrice de Les grandes oubliées : pourquoi l'histoire a effacé les femmes (L’Iconoclaste, 16/09/21, préface de Michelle Perrot), Véronique Garrigues, professeure agrégée au collège (académie de Toulouse), docteure en histoire moderne, membre du bureau de Mnémosyne, association pour le développement de l'histoire des femmes et du genre et Yannick Ripa, professeure en histoire des femmes et du genre à l’Université Paris 8, autrice notamment de L'Histoire féminine de la France de la Révolution à la loi Veil (Belin, 2020) et de Femmes d'exception, les raisons d'un oubli, réédité en poche au Cavalier Bleu en juin 2021.

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Dans cette émission vous entendrez également les voix de Michelle Perrot, historienne, professeure émérite d’histoire contemporaine à l'université Paris-Diderot, autrice notamment de Les femmes ou les silences de l’Histoire (Flammarion, réédition, 2020), de Maryse Wolinski, journaliste et autrice, notamment de Dis maman y a pas de dames dans l’Histoire (La Farandole, 1982) et de Stefania Giannini, sous-directrice générale de l’ UNESCO pour l’éducation.

Écrire l’Histoire

La question c’est de savoir qui écrit, avant de se poser la question du contenu, explique Véronique Guarrigues.

Un récit historique c’est un choix. Michelle Perrot

Il faut saluer le travail de nos devancières, de femmes comme Edith Thomas, qui ont fait un travail considérable. Michelle Perrot

Y compris quand les femmes ne sont pas là, elles jouent un rôle. Yannick Ripa

Des anecdotes de l’histoire ?

Pendant longtemps, on a considéré que les femmes ne faisaient pas l’histoire, rappelle Michelle Perrot.

Il y un soupçon qui pèse sur l’histoire des femmes qui serait une histoire militante. Titiou Lecoq

Georges Sand, Jeanne d’Arc, c’est le piège de la femme exceptionnelle. Titiou Lecoq

Cherchons Edith Thomas dans les manuels, je vous mets au défi de la trouver. Véronique Guarrigues

52 min

La question de la transmission 

La question qui se pose, c’est pourquoi cet oubli est récurent ? interroge Yannick Ripa.

Il y a un lien a créer entre l’université et les enseignants du secondaire. Yannick Ripa

Je me suis attachée à ces femmes que je trouvais puissantes, c’était mon premier acte de féminisme, que j’ai transmis à ma fille. Maryse Wolinski

Susciter la curiosité des élèves est essentiel, leur montrer que rien n’est acquis, parfois le doute est plus important que les certitudes en histoire. Véronique Guarrigues

Rue des écoles
59 min

Le rôle de l’école

Le combat sur les programmes scolaires est fondamental, selon Titiou Lecoq.

Aujourd’hui il y a un décalage entre l’intérêt des élèves et ce qu’on leur propose dans les programmes, les gens sont en avance sur l’institution. Titiou Lecoq

Je pense qu’actuellement nos élèves ont beaucoup moins de préjugés. Véronique Guarrigues

Le mot femme a du mal à apparaître dans les programmes. Véronique Guarrigues

Concordance des temps
58 min

Une histoire mixte

Le problème n’est pas de faire une hagiographie des femmes. Yannick Ripa

Il ne s’agit pas de transformer l’histoire, Il faut expliquer le poids de la masculinité dans ces processus. Yannick Ripa

Il n'est pas question de déviriliser l’histoire mais de dévériliser le point de vue. Titiou Lecoq

Il faut dire aux garçons c’est aussi votre histoire, celle de vos arrières-grands-mères. Titiou Lecoq

Le corps des femmes c’est une histoire qui s’écrit à deux. Véronique Guarrigues

Pour en savoir plus 

Illustrations sonores 

  • Une sorcière comme les autres, d'Anne Sylvestre, interprétée par Anne Sylvestre et Pauline Julien (album Gémeaux croisées, Label : EPM Musique).
  • Il neige, de Voyou (album Il neige, Label : Entreprise).

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