Le dimanche 2 octobre 2022, une jeune femme se présente à l’hôtel de police au Mans (Sarthe) pour déposer plainte.
Elle explique aux policiers qu’elle vient d’être battue par son ancien compagnon dont elle est enceinte de 5 mois.
« Je vais te tuer, je vais te jeter par-dessus le balcon »
La jeune femme explique aux policiers que son ancien compagnon l’avait invité chez lui pour discuter et que, peu après son arrivée, il s’est mis à allumer un joint de cannabis, l’a empêché de sortir avant de lui donner des gifles, des coups de poings…
« Je me fous que tu sois enceinte », lui a lancé son ancien compagnon tout en la frappant avant d’ajouter : « je vais te tuer et te jeter par-dessus le balcon ! » La jeune femme ne devra son salut qu’à l’intervention de la voisine qui a entendu ses cris…
Coup de taser
Le lendemain matin, des policiers vont arrêter l’ancien compagnon à son domicile, mais celui-ci se rebelle.
Sa rébellion est telle que les policiers sont obligés d’avoir recours au taser pour le calmer. Malheureusement, un des policiers est blessé au pouce et aura une ITT (interruption temporaire de travail) de 7 jours.
« Je ne l’ai pas touché »
Devant le tribunal, le prévenu, grand de taille, portant des lunettes et une barbe abondante a contesté les faits qui lui sont reprochés.
Déjà condamné en 2019 pour des faits de vol et de violences sur le conjoint, il a déclaré avec des grands gestes explicatifs : « je ne l’ai pas touchée, je ne lui ai rien fait, elle m’a porté le premier coup ». Il a balayé d’un revers de la main le témoignage de la voisine et les constatations faites sur son ancienne compagne.
« Elle fait tout pour me nuire », dit le prévenu – très sûr de lui – à la présidente du tribunal. « Et les policiers aussi font ça pour vous nuire ? », demande la présidente du tribunal.
Il se lance dans une explication confuse en expliquant que sa réaction est due au fait qu’il a déjà été victime…d’un contrôle au faciès !
« Je crois qu’il faut aujourd’hui que la justice passe »
À la suite de Me Linda Medjber, l’avocate de la victime, qui a souligné le traumatisme de sa cliente et demandé des dommages et intérêts pour elle, Me Jonathan Proust, l’avocat de deux des trois policiers a demandé des dommages et intérêts.
Quant à Me Delphine Bedouet, l’avocat du policier blessé, elle a dénoncé les violences dont les policiers sont victimes. « Je crois qu’il faut aujourd’hui que la justice passe », a-t-elle déclaré en demandant un renvoi sur intérêts civils pour son client.
Pour sa part, le procureur a requis une peine mixte de 2 ans de prison, soit 18 mois de prison ferme avec maintien en détention et 6 moins de prison avec sursis probatoire de 2 ans. Elle a aussi requis une interdiction totale d’entrer en contact avec la victime ainsi qu’une interdiction de séjour au Mans.
« Dossier compliqué »
Évoquant un « dossier compliqué », Me Solène Matoska, l’avocate du prévenu, a évoqué une relation toxique et a déclaré : « vous avez quelques éléments dans ce dossier, mais qui à mon avis ne sont pas suffisant « .
Elle a demandé que la peine ainsi que les demandes des parties civiles soient ramenées à de plus justes proportions.
15 mois de prison
Reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés, le prévenu a été condamné à une peine mixte de 15 mois de prison, soit 9 mois de prison ferme avec maintien en détention et 6 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans.
En plus de plusieurs obligations et interdictions (notamment de contact avec la victime ), il devra verser des dommages et intérêts aux policiers.
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