"Ils nous ont tout pris, sauf l'espoir" : quatre femmes iraniennes témoignent de leur combat pour la liberté

Roya Piraie, Masih Alinejad, Shima Babaei et Ladan Boroumand à l'Elysée pour la matinale spéciale de France Inter en soutien aux femmes iraniennes ©Radio France - capture d'écran
Roya Piraie, Masih Alinejad, Shima Babaei et Ladan Boroumand à l'Elysée pour la matinale spéciale de France Inter en soutien aux femmes iraniennes ©Radio France - capture d'écran
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Roya Piraie, Masih Alinejad, Shima Babaei et Ladan Boroumand à l'Elysée pour la matinale spéciale de France Inter en soutien aux femmes iraniennes ©Radio France - capture d'écran
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Quatre femmes ont accepté de témoigner au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand pour faire entendre leur engagement contre le régime en place et pour la liberté des Iraniennes et des Iraniens. Elles appellent tous les dirigeants à soutenir le mouvement. Un entretien exclusif diffusé ce lundi.

Deux mois après la mort de Mahsa Amini et le début du soulèvement en Iran, quatre femmes ont rencontré Emmanuel Macron. Elles prennent la parole sur France Inter pour raconter leur combat pour la liberté. Masih Alinejad a lancé il y a huit ans sa campagne contre le voile obligatoire My stealthy reedomsWhite Wednesday et My camera is my weaponRoya Piraie représente la dernière vague du mouvement du peuple iranien pour la démocratie, Shima Babaei a fui l’Iran après les grands mouvements de protestations des années 2017 et 2019 et Ladan Boroumand a fondé une ONG en mémoire de toutes les victimes de la République islamique indépendamment de leurs origines, opinions, religions.

Elles ont toutes espoir que le régime tombe dans les prochains mois, prochaines années. "Ils nous ont tout pris, sauf l'espoir", souligne Masih Alinejad. "Tôt ou tard, nous allons nous débarrasser de ce régime et nous allons rentrer chez nous." "Nous allons nous battre, jusqu'à la victoire", abonde Roya Piraie.

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"Ils ont tué ma mère à bout portant"

Pour protester contre l'assassinat de sa mère, Roya Piraie a coupé ses cheveux sur sa tombe. À cause de ce geste, sa famille a dû fuir l'Iran. Elle est arrivée en France il y a deux jours. Ma mère "a été tuée le 20 septembre 2022 lors d'une manifestation contre la mort de Mahsa Amini", raconte-t-elle. "Ils ont tué ma mère à bout portant. Elle ne faisait que participer à une manifestation, pacifique. Le médecin légiste a dit qu'il avait retrouvé 167 balles dans son corps. Ils l'ont tuée de dos", témoigne la jeune femme. "On a dû l'enterrer entourés par les forces de sécurité. J'étais sous le choc, dans l'impossibilité de parler, de pleurer. J'étais en colère plus qu'en deuil alors j'ai pris des ciseaux et j'ai commencé à me couper les cheveux." La photo prise ce jour-là sur la tombe de sa mère est devenue virale sur les réseaux sociaux.

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"On mérite nous aussi la liberté"

"Je suis convaincue que le moment est venu pour tous les dirigeants des pays démocratiques de reconnaître que c'est une révolution qui est menée par les femmes en Iran et je suis très contente que la France soit la première" à le faire, souligne Masih Alinejad. "La France, c'est la révolution." Emmanuel Macron a promis selon elle "qu'il allait nous soutenir davantage et qu'il allait demander à des alliés de reconnaître notre soulèvement et que ça allait envoyer un signal à ces tueurs de la République islamique".

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Masih Alinejad assure que la majorité des Iraniens sont contre le régime. "Je pense que la République islamique a des apologistes à l'extérieur du pays, des activistes" qui disent l'inverse "mais voyez la jeune génération, les gens descendent dans la rue, n'ont pas peur des balles et veulent mettre un terme à la République islamique", note-t-elle. "Ce sont des gens qui aspirent à la même liberté que vous. On la mérite nous aussi."

"Nous voulons la fin de ce régime"

La rencontre avec Emmanuel Macron "a une portée symbolique inouïe parce que depuis la révolution iranienne, il n'y a jamais eu de rencontre officielle entre les dissidents iraniens et un président français", souligne Ladan Boroumand. "C'est un message très fort. La France prend acte d'une réalité nouvelle, d'une révolution sans précédent dans le monde."

Elle le martèle : "Nous voulons la fin de ce régime, de sa constitution, où le chef de l'État représente Dieu et nous nous sommes ses créatures."

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"Les gens ne vont pas laisser tomber"

Shima Babaei a quitté l'Iran quand elle avait 23 ans "et vous ne pouvez pas imaginer ce que j'ai pu vivre. J'ai été arrêtée cinq fois uniquement parce que je voulais avoir une vie normale, de la liberté. Cette République islamique nous a empêché de tout faire." Son père a été arrêté il y a onze mois et sa famille n'a aucune nouvelle de lui. "Les gens ne vont pas laisser tomber, ils ne veulent pas retourner dans les ténèbres. Ils vont rester pour acquérir leurs droits de nouveau."

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L'invité de 8h20 : le grand entretien
17 min

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